Deux questions reviennent sur toutes les lèvres pour ce second tour des élections législatives en France. Est-ce que le parti socialiste disposera de la majorité absolue à l'Assemblée nationale, et si cette dernière comportera cette fois-ci des députés de l'extrême droite ? Paris De notre correspondant Environ 40 millions de Français sont appelés ce dimanche à voter au second tour des élections législatives en France. La victoire de la gauche ne fait aucun doute, grâce à l'avance considérable assurée lors du premier tour, qui a eu lieu dimanche dernier. La question n'est plus de savoir si le parti socialiste va disposer de la majorité absolue au Parlement ou compter sur ses alliés, en l'occurrence les Verts et le Front de gauche. Les sondages donnent déjà plus de 340 sièges pour la gauche, contre environ 225 pour la droite. La question est de savoir si Ségolène Royal, qui s'est présentée dans la circonscription de la Rochelle (ouest de la France), va gagner son ticket d'entrée à l'Assemblée nationale. Parachutée par la direction du parti socialiste dans cette localité, l'ancienne candidate malheureuse à l'élection présidentielle de 2007, risque d'essuyer les plâtres face à un autre socialiste, Olivier Falorni, qui a refusé de se retirer de la course pour permettre à l'ex-compagne du président français de gagner. D'ailleurs, tout au long de la semaine écoulée, les sondages donnaient Ségolène Royal perdante face à Falorni (58% pour ce dernier contre 42% en faveur de Mme Royal). Valérie Trierweiler, l'empêcheuse de tourner en rond Ce qui a chauffé davantage les esprits et radicalisé les positions des deux candidats, c'est le tweet publié par Valérie Trierweiler sur son compte tweeter mardi dernier. La compagne de François Hollande a encouragé Olivier Falorni qui, a-t-elle écrit, «se bat aux côtés des Rochelais d'une façon désintéressée». Un message de plus qui a mis la maison socialiste en ébullition. A commencer par la première secrétaire du parti, Martine Aubry, qui a affirmé que la seule candidate légitime est bel et bien Ségolène Royal et non pas Olivier Falorni. Plus que cela, elle a même fait le voyage à la Rochelle pour soutenir Royal et tenter de faire fléchir son concurrent. Seulement, ce dernier n'a rien voulu entendre, estimant qu'il est le candidat naturel de la Rochelle et qu'il n'était pas d'accord avec les parachutages. De leur côté, les sondages n'ont pas bougé, donnant Oliver Falorni vainqueur avec l'apport des voix de la droite et voire même de l'extrême droite. L'autre bataille se déroulera dans la circonscription de Henin Beaumont dans la région du Pas-de-Calais, où le deuxième tour opposera Marine Le Pen, la chef du Front national à Kémel, le candidat du parti socialiste. La présidente du parti extrémiste est arrivée en tête au premier tour avec près de 43% de voix contre 23% pour le candidat socialiste. Jean Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche, qui s'est expressément présenté dans cette localité pour battre Marine Le Pen, a essuyé un dur revers. Son score n'a pas dépassé la barre des 21%. Mélenchon a appelé ses partisans à voter en faveur du candidat socialiste pour barrer la route à Marine Le Pen. Mais la situation paraît d'ores et déjà complexe, au regard de l'avance prise par cette dernière, qui a de fortes chances de faire son entrée à l'Assemblée nationale après le 17 juin. Marion Maréchal-Le Pen, une étudiante de 22 ans à l'Assemblée ? L'autre surprise pourrait venir ce soir de la 3e circonscription du Vaucluse (Avignon et sa région), où la petite-fille de Jean Marie Le Pen risque sérieusement de l'emporter.Selon un sondage BVA, Marion Maréchal-Le Pen, étudiante de 22 ans, l'emporterait avec 36,5% des voix contre 34,5% pour la candidat de l'Union pour la majorité populaire (UMP) Jean-Michel Ferrand, député sortant et 29% pour la candidate socialiste, Catherine Arkolovitch qui a maintenu sa candidature contre l'avis de sa direction. En tout, ce sont 3 ou 4 candidats du Front national qui risquent de se retrouver sur les bancs de l'Assemblée après 25 ans d'absence. A droite, on tente de minimiser la casse. Le secrétaire général de l'UMP, Jean François Copé, a lancé un dernier appel aux électeurs français. Il les a exhortés à ne pas donner un chèque en blanc au parti socialiste. Selon lui, «si la gauche a tous les pouvoirs, cela serait le retour au laxisme total en matière de lutte contre l'insécurité», a-t-il prévenu.