En dépit des efforts déployés, notamment en matière de création d'entreprises, le taux de chômage demeure l'un des plus élevés dans la wilaya. Stuée à 25 km au nord-ouest de Constantine, la ville de Zighoud Youcef, chef-lieu de daïra, demeure partagée entre sa vocation initiale agricole et rurale et une urbanisation qui arrive à grands pas. Les bouleversements à venir pour la région sont imminents car dans sa configuration géographique actuelle elle est à l'interstice de deux axes routiers importants (RN3 Constantine-Skikda et RN27 Constantine-Jijel), ceci sans oublier les changements qui seront induits par le contournement du chef-lieu de la daïra par l'autoroute Est-Ouest à travers les échangeurs et autres ouvrages d'art réalisés, ou en construction. Est-ce à dire alors que cette daïra, avec ses potentialités prometteuses, sa situation géographique idéale et la valeur ajoutée économique de sa zone industrielle, est bien sortie de l'ornière du sous-développement ? Rien n'est moins sûr, car même s'il est légitime pour elle d'aspirer au développement et rattraper les retards accumulés durant des décennies, il lui reste à trouver les voies et les moyens de concilier sa vocation agricole avec une urbanisation effrénée. En un mot, trouver un équilibre certain entre les deux sans qu'il n'y ait d'empiétement. Aujourd'hui la daïra de Zighoud Youcef est composée de 23 villages ainsi que de la commune de Béni H'midène avec ses 25 villages, le tout s'étalant sur une superficie de plus de 337 km2. Un espace qui constelle une population estimée au dernier recensement, à 44 486 habitants, dont plus de 50% sont au chômage, et ce malgré les efforts des autorités à divers niveaux, de tout faire pour juguler un tant soit peu cette problématique. Il faut noter qu'entre 800 à 1 000 diplômés universitaires arrivent chaque année sur le marché du travail sans y trouver une place. Les jeunes sans qualification représentent 60% de la population de la daïra de Zighoud Youcef. Certes, en matière d'effort de développement la région connaît depuis quelques années un essor considérable, au vu surtout de l'expansion de sa zone industrielle. Cette dynamique est due, notamment, à l'implantation il y a quelques années, d'une usine de production pharmaceutique du groupe Saïdal, mais encore, tout autour de cette unité, sont venues s'implanter des petites et moyennes entreprises spécialisées dans les matériaux de construction, la menuiserie, la production de viandes blanches et de confiserie. Si l'on retient des avancées en matière de couverture sanitaire de la région (un hôpital, des polycliniques et divers salles de soins), une bonne dotation en infrastructures scolaires et une importante couverture énergétique (électricité et gaz), le fossé est loin d'être comblé quand on mesure le poids trop pesant du chômage, l'important déficit en logements, le manque incompressible de transport et l'absence d'infrastructures sportives, culturelles et celles de détente et de loisirs. Autant d'insuffisances qui rendent la vie dure aux citoyens.