Etre handicapé et chômeur dans notre société peut mener à bout les plus fortes personnalités surtout quand on perd le soutien de ses proches. C'est le cas de ce citoyen habitant Chorfa, dans la commune d'El Abadia (ouest de Aïn Defla). En effet, Abdelkader Azza, 32 ans, dort depuis plusieurs jours à la belle étoile, expulsé par son paternel pour le seul tort d'être chômeur. Handicapé de naissance du bras droit, il perçoit 1000 DA et lutte actuellement pour faire aboutir son projet d'élevage d'ovins dont le dossier déposé auprès de l'Ansej a été accepté. Cependant, la banque d'El Abadia, selon l'intéressé, lui refuse l'octroi du crédit. Ne sachant que faire, l'infortuné dans un état désespéré s'en remet à la DAS (direction de l'action sociale) et obtient difficilement en notre présence l'engagement de son directeur de faire quelque chose. Contacté, le directeur de l'Ansej nous fera savoir que les banques n'acceptent pas de financer l'élevage ovin pour de multiples raisons. Par ailleurs, il dira que 15 dossiers déposés par des personnes handicapées sont à l'étude. Il ajoutera que dans ce cas précis, il leur conseille de changer de créneau pour avoir plus de chance d'obtenir les faveurs des banques. Rappelons qu'il existe à Aïn Defla 8000 handicapés recensés par les services de la DAS. Un chiffre qui doit donner à réfléchir à tous, responsables et membres de la société civile, mais qui interpelle d'abord l'Etat qui ne peut se désengager de cette catégorie qui n'a jamais bénéficié de faveurs.