Malgré la nouvelle formule de vote, qui laisse à penser que Lionel Messi raflera dix Ballons d'Or d'affilée, le trophée de cette année pour revenir un joueur ayant livré un Euro de haute volée. Cette année, le poids de l'Euro devait peser lourd dans l'attribution du Ballon d'Or. Petit rappel : Beckenbauer (1972), Rummenigge (1980), Platini (1984), Van Basten (1988) ou Sammer (1996) avaient reçu cette distinction individuelle grâce à un Euro réussi. Or, avec la compétition continentale qui s'achève, c'est le flou le plus absolu. Juste avant qu'elle ne démarre, on connaissait les premiers prétendants. Dans le désordre : Drogba, vainqueur de la Cup et de Ligue des Champions. Falcao, double vainqueur de la C3 (2011 et 2012). Et bien sûr, les frères ennemis, Cristiano Ronaldo et Messi. Seul CR7 avait l'occasion de faire le trou en Pologne-Ukraine. En plus de Balotelli, Buffon, Casillas et Torrès l'Euro a fait ré-émerger deux valeurs sûres du football mondial, mais outsiders plus effacés : Iniesta et Pirlo ! Le milieu Catalan a souvent figuré parmi prétendants et le meneur de la Juve a fait, à 32 ans, une saison de feu ponctuée par le titre de champion. A quelques heures de la finale, un très bon Iniesta et un immense Pirlo pourraient se mettre en situation très favorable. Un bon match et un but unique du Catalan qui offrirait le titre à la Roja renverrait à son autre but décisif de finale de Mondial 2010 contre les Pays-Bas : un symbole très fort qui marquerait la planète foot. Si Pirlo réalisait en finale le match parfait comme il les a alignés depuis le début de l'Euro, avec si possible un but marquant, il confirmerait en y ajoutant une touche de classe supplémentaire son statut de déjà meilleur joueur du tournoi. Pour Torrès et Balotelli, comme Iniesta et Pirlo, il faudra déjà que leur sélection remporte d'abord le titre : pour ces quatre-là, la défaite est éliminatoire. Ensuite, il leur faudra marquer et arriver quasi obligatoirement au titre de meilleur buteur du tournoi. Avantage Balotelli, déjà auteur de 3 buts, alors que Torrès n'en est qu'à deux. Buffon et Casillas peuvent être sensationnels, mais on le répète, les gardiens aussi immenses soient-ils ont peu de chances de gagner le Ballon d'or. Un mot sur CR7. C'était lui le prétendant n°1 pour contester la suprématie de Messi et l'irruption tonitruante de Drogba en fin de saison. Son bilan est très honnête mais risque d'être insuffisant. Une participation en finale du Portugal aurait arrangé ses affaires, surtout en ayant sorti l'Espagne. Or, contre la Roja, son bilan s'est figé : la Selecçao a été éliminée et il n'a pas marqué. Son doublé marquant contre les Pays-Bas, son but décisif et libérateur contre la Tchéquie ainsi qu'une place de demi-finaliste du Portugal constituent un bonus à ne pas négliger pour le décompte final. Moralité : CR7 reste bien en course contre Messi et Drogba. Mais la finale risque d'apporter une bonne partie du verdict final pour Torrès, Balotelli, Pirlo, Casillas et Buffon. Sinon, le money time d'août à novembre 2012 départagera tout ce joli monde…