Le 5e Festival international du diwan d'Alger se déroule au théâtre de verdure Saïd Mekbel, à Riadh El Feth, jusqu'au 14 juillet. Interpréter une touchia zidane sans instrument à cordes est un défi. Mieux : une prouesse. Le groupe français Fanfaraï, mené par le Franco-Algérien Samir Inal à la derbouka, a osé jouer ce morceau du patrimoine arabo-andalou rien qu'avec la percussion et des cuivres. Dimanche soir, au théâtre de verdure Saïd Mekbel, à Riadh El Feth (Alger), à l'ouverture du 5e Festival international du diwan, Fanfaraï, qui visite l'Algérie pour la première fois, a montré ce qu'il pouvait faire sur scène. Avec Mehdi Chaïd Benhadou au saxophone soprano, Yvan Djaouti à la trompette, Gaël Fajeau au soubassophone, Dominique Fiant aux congas, Antoine Giraud au trombone, Hervé Lebouché à la batterie – il a joué avec cheikha Rimitti et Gâada Diwan Béchar –, Patrick Touvet à la trompette et à l'arrangement, Olivier Combrouze au saxophone ténor et Abdelkader Tab au chant et aux percussions, Fanfaraï a présenté une palette colorée des styles musicaux algériens et maghrébins. Cela va du chaâbi au raï à la musique berbère et au diwan. On y retrouve aussi des sonorités parfumées de jazz, de salsa, de rumba… Zerga ou Mesrara, Wida Nzor Nebra, El Hmama, Achdah a Taous sont parmi les chansons interprétées, toutes extraites du dernier album du groupe, Raï cuivré, qui sort ces jours-ci chez Belda Diffusion à Alger. «L'album est sorti en Europe et au Japon. Il fallait qu'il soit disponible aussi en Algérie à l'occasion du premier passage. Fanfaraï prépare un autre album», a précisé Ourida Yaker de Tour'n'sol Prod, productrice du groupe. «Fanfaraï, qui n'ont pas de voix féminine, m'ont invitée à interpréter une chanson dans leur album. Après, nous avons fait plusieurs dates ensemble. Le 21 juillet, on sera en concert à l'Hôtel de Ville à Paris pour la soirée du Ramadhan. Pour moi, c'est un défi. Ce n'est pas ce que je fais d'habitude. C'est une expérience», nous a expliqué Samira Brahmia, qui sera bientôt à Londres pour un concert à la faveur des Jeux olympiques. La sortie de son prochain album est prévue pour le 8 mars 2013. «J'essaie, avec Ourida Yaker, d'organiser autour de cette journée des débats, des événements et des ateliers en invitant toutes les femmes que j'ai croisées durant ma carrière, dont la chanteuse algérienne Kawthar qui a un talent exceptionnel à mettre en lumière. Mon travail artistique ne doit pas être dissocié de l'action de proximité avec les jeunes», a annoncé Samira Brahmia. En ouverture, Samira Brahmia est montée en solo sur scène avec sa guitare pour interpréter trois chansons : La Ylaha ila Allah, Fabuleux destin et Jdoudna. Quelques gouttes de pluie ont accompagné le chant. «Il y a une très belle énergie», a lancé l'artiste au public. Ba Cissoko, le chanteur franco-guinéen, a assuré la deuxième partie de la soirée. Accompagné de Sékou Kouyaté à la kora, Kourou Kouyaté à la basse, Abdoulayé Kouyaté à la guitare, D'Artagnan à la batterie et Laurent Rigaud, il a repris des titres de ses quatre albums, dont Sabolan (2003) et Nimissa (2012).