Le mobilier urbain continue à faire l'objet, non seulement de saccage et d'actes de vandalisme, mais de pillages à travers les villes du pays. Des réseaux de vols se sont spécialisés dans le détroussement des équipements d'utilité publique. Ainsi, poteaux d'éclairage public, couvercles en fonte, bouches d'égouts, tubes en cuivre extrait de câbles électriques et téléphoniques, panneaux de signalisation et tutti quanti sont dérobés par des bandes organisées au profit des collecteurs chargés de les acheminer vers la grande filière à l'étranger pour recyclage dans l'industrie, nous apprend-on. A Alger, les grilles d'avaloir ou la structure en fonte des bancs publics ne sont pas épargnés au même titre des clôtures grillagées et autres treillis qui sont inscrits dans le libellé des pilleurs. Les détrousseurs poussent leur sacrée « audace à l'activité du vol de brouettes et de poussettes pour enfants ». Dernièrement, faute de couvercle sur une bouche d'égouts, une jeune dame est tombée dans le vide. La malheureuse n'a dû son salut qu'à son mari qui a réussi tant bien que mal à la retirer du « sale piège » tendu au beau milieu de la chaussée gorgée d'eau. Le cuivre et la fonte demeurent des métaux tant convoités par des sans foi ni loi qui, au-delà de la perte assénée en termes financiers, estimée à des centaines de millions de dinars, n'en ont cure des risques des accidents pouvant résulter d'une telle activité. Le phénomène est patent. Les sources d'approvisionnement restent diversifiées pour cette espèce de pilleurs de l'ombre qui n'hésitent pas à arracher un câble moyen tension d'un quartier, plongeant ses habitants dans le noir, comme cela s'est passé à Ouled Fayet. Comme quoi, la fin justifie les moyens.