La pénurie de lait en sachet est, depuis plusieurs jours déjà, de retour dans la plupart des régions du pays. Les distributeurs et producteurs se renvoient la balle et s'accusent mutuellement d'être responsables de cette nouvelle perturbation. «Le problème majeur en cette période de fortes chaleurs, et de surcroît en plein mois de Ramadhan, explique un industriel privé de la filière qui a requis l'anonymat, c'est la chaîne du froid. A Birkhadem, siège de l'entreprise d'Etat Colaital, il y a un gros problème de conditionnement. Donc, le lait en sachet vendu aux distributeurs n'est pas aux bonnes normes de température ; il arrive chez les revendeurs à l'état caillé.» Des accusations que confirme Hakim qui fait partie de la centaine de distributeurs qui livrent le lait pasteurisé sur Alger, couvrant environ 50 à 60% de la totalité des besoins de la capitale. «Souvent, nous sommes contraints d'accepter de distribuer des sachets de lait dans des condition de rupture de la chaîne du froid, explique-t-il. Le lait est une matière vivante qui réagit à la chaleur, c'est pour cela qu'il arrive chez le détaillant impropre à la consommation.» Des accusations que rejette en bloc Abdelkader Chahed, PDG de Colaital. Pour le patron de l'usine de Birkhadem, la pénurie actuelle est le résultat de plusieurs facteurs. «Ce sont les distributeurs qui trichent avec la chaîne du froid. Ils éteignent leurs frigos une fois qu'ils quittent l'usine parce qu'ils considèrent que cela représente un coût supplémentaire. D'autre part, l'usine de Birkhadem ne peut produire que 400 000 litres/jour, alors que la demande est de 800 000 litres au cours du mois de Ramadhan. Ajoutez à cela la transformation par les industriels de la poudre de lait en glaces, flans et yaourts et vous avez un début d'explication sur la tension que connaît actuellement le marché.»