La visite du président sud-coréen en Algérie aura été fructueuse. Roh moo-hyun est reparti hier avec une série de contrats dans les bagages. Les Coréens, qui avaient montré, au cours de leur séjour, un vif intérêt au secteur de l'énergie, ont ainsi conclu avec leurs homologues algériens des contrats pour le stockage commun de pétrole et la vente de gaz algérien en Corée, l'exportation du gaz algérien ainsi qu'un accord sur les énergies renouvelables. Le gouvernement algérien, pour sa part, a profité de la présence des grands businessmen sud-coréens pour vanter les avantages de l'investissement en Algérie. « Je vous invite à participer aux appels d'offres que nous lançons », leur a enjoint Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, au cours du forum économique tenu dimanche au Palais des nations. Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a renchéri en disant que l'investissement en Algérie est d'autant plus intéressant que l'Etat a mobilisé, pour la période 2005 à 2009, plus de 100 milliards de dollars de dépenses pour son plan de relance et que près de 900 entreprises publiques sont offertes à la privatisation. Ahmed Ouyahia a proposé aux investisseurs coréens de s'implanter dans de nombreux secteurs dont les technologies de l'information ainsi que dans la réalisation de la nouvelle ville de Sidi Abdellah. En tout état de cause, maintenant que les hommes d'affaires coréens connaissent un peu mieux le marché algérien, l'on s'attend à ce que les relations commerciales s'intensifient. Déjà, les échanges commerciaux entre les deux pays avaient atteint 595 millions de dollars en 2004 contre 416 en 2003. Une hausse due essentiellement à l'importation, en Algérie, des véhicules et des produits industriels et électroniques. S'exprimant dimanche dernier au forum économique algéro-coréen, Roh moo-hyun s'est d'ailleurs réjoui du fait que les Algériens apprécient les portables et les voitures coréennes. Pour sceller officiellement l'amitié entre l'Algérie et la République de Corée, les deux Présidents ont signé une déclaration de partenariat stratégique dans laquelle ils s'engagent à renforcer leur partenariat dans les domaines politique (coopération au sein des Nations unies), économique (faciliter les contacts entre les représentants des secteurs privé et public des deux parties), financier (les mécanismes de crédit et de garanties en vue d'encourager le commerce), culturel (à travers l'intensification des échanges), scientifique et technologique (encourager la coopération dans les projets de développement relatifs aux nouvelles « villes techniques », notamment celle de Sidi Abdellah en Algérie) ainsi que dans la lutte antiterroriste et le combat contre le crime organisé transfrontalier et le trafic de drogue et d'armes. Les deux parties ont, par ailleurs, conclu un mémorandum d'entente dans le domaine de la petite et moyenne entreprise (PME) et une convention en matière de coopération judiciaire. Il s'agit là de « l'échange d'informations et d'expériences dans le domaine de la promotion des PME, du transfert des technologies et des expériences et de la promotion du partenariat, à travers l'organisation de visites d'études dans les deux pays et la formation des gestionnaires chargés de la mise en œuvre du programme de développement du secteur ». En matière de nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), l'Algérie et la Corée, qui ont signé en septembre 2004 un mémorandum pour la réalisation d'un million de lignes ADSL, ont examiné les possibilités pour la relance du projet de joint venture. Les hommes d'affaires qui ont fait le déplacement (plus de 30 grandes entreprises coréennes présentes) ont également rencontré, en aparté, les entrepreneurs algériens publics et privés en vue d'un partenariat algéro-coréen. Pour l'heure, aucun élément n'a filtré sur ces discussions.