Le deuxième congrès du parti Congrès pour la République, réuni les 24, 25 et 26 août à Tunis, a confirmé Mohamed Abbou dans son poste de secrétaire général. Abbou est connu pour être un lieutenant fidèle du président Moncef Marzouki. Il défend l'attachement à la troïka pour la gouvernance du pays, mais prend ses distances par rapport au parti Ennahda et se permet de le critiquer. Il avait par ailleurs démissionné, en juin dernier, du poste de ministre de la Réforme administrative, estimant que le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, ne le laissait pas exercer ses prérogatives de lutte contre la corruption au sein de l'administration. M. Abbou sera secondé par un bureau politique composé de dix membres. Il comprend, entre autres, trois conseillers du président Marzouki qui viennent de rejoindre le CPR lors de ce congrès. Il s'agit de Adnène Mnasser, Aziz Krichène et Tarek Kahlaoui. Le règlement intérieur du parti a été amendé pour permettre leur intégration accélérée au sein de la direction du parti. Le duo Marzouki-Abbou n'est pas étranger à cette décision, qui vise à affaiblir la tendance trop proche du parti Ennahda, incarnée par Imed Daïmi, chef du cabinet présidentiel et ex-secrétaire général du CPR. Par ailleurs, Imed Daïmi a été «obligé», pendant le congrès, de retirer sa candidature au poste de secrétaire général pour éviter une sanction à travers les urnes. C'est donc finalement la ligne de Marzouki qui est sortie vainqueur lors de ce dernier congrès du CPR. Les pétitions ont souligné l'attachement du parti à la troïka comme l'unique alternative de gouvernance pour éviter l'anarchie dans le pays. Toutefois, le CPR a exprimé son désir de voir se réaliser le plus possible des objectifs de la révolution et d'avancer également sur le terrain de la reddition des comptes des symboles du régime déchu, ainsi qu'en matière d'assainissement des structures de l'Etat. Donc, les décisions du congrès du CPR se sont inspirées de la lettre adressée par le président de la République, Moncef Marzouki, qui a été lue lors de la séance d'ouverture du congrès. «Attachement à la troïka comme alternative de gouvernance et critiques au parti Ennahda pour qu'il soigne sa conduite, respecte ses partenaires et avance davantage dans la réalisation des objectifs de la révolution, en symbiose avec les masses populaires», avait dit M. Marzouki dans sa lettre. Les mêmes propos ont été repris dans les pétitions du congrès. Le 2e congrès du CPR a également fait un geste envers le président Moncef Marzouki en lui accordant le titre de président d'honneur de ce parti, dont il a été le fondateur le 25 juillet 2001. Il l'a dirigé durant les dernières élections du 23 octobre 2011 et obtenu avec lui 29 sièges à l'Assemblée nationale constituante, soit le deuxième parti derrière Ennahda.