Le groupe terroriste, qui tente d'imposer sa loi dans la région du Sahel, n'a pas hésité à passer à l'acte après un ultimatum de huit jours, lancé le 26 août dernier. La nouvelle est tragique. L'exécution du vice-consul d'Algérie à Gao au Nord du Mali, Tahar Touati, par les terroristes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) a choqué l'opinion publique nationale qui nourrissait encore l'espoir de voir les négociations engagées par les autorités algériennes avec cette organisation aboutir à la libération des quatre diplomates en détention. Mais l'information relayée, depuis samedi dernier, par plusieurs sites internet et confirmée, hier encore, par une agence de presse mauritanienne en ligne (ANI), vient d'assommer tout un pays. Le groupe terroriste, qui tente d'imposer sa loi dans la région du Sahel, n'a pas hésité à passer à l'acte après un ultimatum de huit jours, lancé le 26 août dernier. Ce passage à l'acte pourrait mettre un terme aux négociations engagées par la partie algérienne pour la libération de nos diplomates, kidnappés le 5 avril dernier à Gao. L'ARRESTATION DE TERRORISTES À GHARDAÏA Des négociations qui ont pourtant bien démarré avec la libération, en juillet, de trois des sept diplomates enlevés. On s'attendait alors, du côté algérien, à la libération de tous les otages, même si les ravisseurs avaient déjà fixé les conditions : le paiement d'une rançon de 15 millions d'euros pour la libération des sept diplomates. La donne a changé, toutefois, au début du mois d'août. Les services de sécurité ont frappé fort en arrêtant trois dangereux terroristes lors d'un barrage à Ghardaïa (600 km au sud d'Alger). Parmi eux, un dirigeant d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), Necib Tayeb, alias Abderrahmane Abou Ishak Essoufi. L'annonce de cette information a amené l'organisation terroriste à apporter des changements concernant sa revendication. Elle pose alors sur la table des négociations une nouvelle réclamation, en l'occurrence la libération des trois terroristes en question. Une demande inacceptable pour les autorités algériennes qui ont toujours affiché une attitude hostile à ce genre de marchandage. Les responsables du Mujao le savent. Ils ont pensé à une autre stratégie pour faire fléchir la position algérienne. C'est ainsi qu'ils ont lancé un ultimatum aux autorités algériennes pour répondre favorablement à leurs revendications contre la remise en liberté des otages qu'ils détiennent. Dans une vidéo rendue publique dimanche 26 août, les ravisseurs, par la voix d'un otage algérien, Tahar Touati, ont donné un ultimatum de cinq jours aux autorités pour remettre «en liberté des membres d'AQMI». Dans cet enregistrement, l'otage en question a lancé un appel au peuple algérien afin qu'il «agisse pour lui sauver la vie». L'ultimatum a été prolongé de 48 heures. Samedi dernier, les ravisseurs ont exécuté le premier otage. Et ils justifient leur acte par le refus des négociateurs algériens «d'aller au bout des négociations et de conclure un accord avec eux». «L'exécution du diplomate algérien est intervenue après l'expiration de l'ultimatum fixé au gouvernement algérien. Les négociateurs algériens ont renoncé à conclure un accord pour libérer les otages à la dernière minute», avance le Mujao. Les négociations risquent ainsi d'être rompues définitivement, ce qui mettrait en danger la vie des trois autres otages qui sont toujours entre les mains des terroristes.