Depuis quelques jours, une information persistante, se parant de l'officieux, fait état de la démission du général de corps d'armée Mohamed Lamari de son poste de chef d'état-major de l'ANP. Cependant, aucun responsable, de quelque hiérarchie que ce soit, n'a jugé utile de confirmer ou d'infirmer cette nouvelle. L'absence de communication a ouvert la voie à toutes les spéculations. Par-ci, on évoque un désaccord entre le général de corps d'armée et le président de la République, par-là, on parle d'une grave maladie qui aurait contraint Lamari à s'éclipser. D'autres bruissements font état de pressions qui auraient été exercées sur lui par le chef de l'Etat, également ministre de la Défense, pour le pousser à la démission. Nos tentatives de vérifier ces informations auprès des institutions officielles ont été infructueuses. C'est le black-out total. Au ministère de la Défense nationale (MDN), on se contente de dire que le chargé de communication est en congé. L'intérim n'a rien voulu nous déclarer. Le nouveau responsable de la cellule de communication de la Présidence a estimé, pour sa part, que cette question ne relève pas de son champ de compétence. Qui est donc habilité à s'exprimer sur ce sujet ? Personne n'est en mesure de confirmer une telle information. Pourtant, le président de la République est constitutionnellement chef suprême des forces armées et ministre de la Défense. La mission de désigner un nouveau chef d'état-major lui échoit de droit. Bien qu'il ne soit pas encore confirmé par des canaux officiels, force est de souligner, par ailleurs, que le départ de Mohamed Lamari n'est qu'un secret de Polichinelle. Les yeux sont désormais braqués sur son probable successeur. Des noms ont déjà été avancés. Le fait que les chefs d'état-major qui se sont succédé à la tête de l'ANP furent tous issus du Commandement des forces terrestres (CFT) a fait dire à certains observateurs que l'héritier de Lamari ne sera autre que le général-major Gaïd Salah. Ce dernier, dit-on, est un proche de Abdelaziz Bouteflika et bénéficie en outre de l'estime des hauts gradés de l'armée. Bien qu'il soit désigné pour assurer l'intérim, le général-major Gaïd Salah ne serait peut-être pas le successeur de Lamari. D'aucuns estiment que ce doyen de l'institution militaire est en âge de se mettre au vert. D'autres sources ont, par ailleurs, avancé le nom du général-major Mohamed Benslimani, actuel commandant des forces aériennes. Tout comme Gaïd Salah, le général-major Mohamed Benslimani, par sa compétence et son sens de la responsabilité, jouit d'une estime au sein de l'institution militaire. En tout état de cause, des sources affirment que la question de la succession de Mohamed Lamari n'est pas encore tranchée.