Adam Sieminsk, l'administrateur de l'US Energy Information Administration reste très technique dans ses réponses sur le marché pétrolier. Dans une salle de conférence du département américain de l'énergie, il expose les données du marché pétrolier avec les facteurs qui l'influencent, comme les stocks ou les arrêts de production dans certains pays. A propos d'un prix du pétrole qui pourrait arranger producteurs et consommateurs, Adam Siemenski cite le ministre saoudien, Ali Nuaimi, qui avait déclaré qu'un prix à 100 dollars le baril était bon. Même Adam Sieminski, comme beaucoup d'experts, estime que c'est le marché qui détermine les prix. Beaucoup d'études ont été faites sur les crises pétrolières, mais selon Adam Sieminski «Si on regarde l'histoire, les chocs pétroliers viennent quand les prix baissent ou quand il y a des problèmes géopolitiques au Moyen-Orient.» Concernant l'influence que pourrait avoir sur les prix un conflit militaire avec l'Iran, Adam Sieminski reste technique aussi. «Les sanctions décidées par les USA ont déjà un effet», déclare-t-il, et «avec l'entrée en vigueur des sanctions de l'Union européenne la production de pétrole de l'Iran a commencé à baisser.» De plus, il y a l'augmentation de la production d'autres pays qui arrivent sur le marché, notamment les pays du Golfe et qui stabilisent le marché, explique-t-il. De plus, les stocks sont bons.Cela veut dire que les prix ne vont pas s'envoler. Une jeune fonctionnaire nous explique l'importance de la technologie qui fait baisser les prix de l'énergie, la place du gaz qui devient de plus en plus important, l'utilisation du photovoltaique, l'efficacité énergétique dans le bâtiment. Le plan de l'administration Obama est très ambitieux, notamment dans le chapitre de l'énergie propre. Dans le domaine du transport, l'administration veut réduire les importations de pétrole d'un tiers d'ici 2025. Le président Obama avait annoncé au mois de mars 2011 que si lors de son élection, en 2008, les Etats-Unis importaient 11 millions de barils par jour, dans un peu plus de dix ans ce montant sera réduit d'un tiers, soit environ 4 millions de barils par jour. Concernant la provenance de ces importations, on sait que les Etats-Unis veulent prendre leurs distances avec l'Arabie Saoudite et le Venezuela pour privilégier le Canada, le Mexique et le Brésil. L'administration prévoit aussi de mettre sur la route d'ici 2015 un million de véhicules électriques. Concernant l'efficacité énergetique, elle veut aussi rendre les bâtiments non résidentiels plus économes en énergie de 20% d'ici 2020. Elle projette aussi d'ici 2035 de produire 80% de l'électricité à partir des sources d'énergies propres qui incluent les énergies renouvelables, l'éolien, le solaire, la biomasse, l'hydroélectricité, l'énergie nucléaire, le gaz naturel et le charbon propre. En 2010, près de 28 milliards de dollars ont été investis dans les énergies renouvelables, soit 24% de l'investissement global. Ainsi, en plus du recul des importations de pétrole, l'administration veut aussi developper les énergies propres et faire reculer l'image d'une Amérique qui ne se soucie pas du changement climatique.