Les 65 travailleurs de l'hôtel Chelia de Batna menacent de « s'opposer à la cession de leur unité au cas où les décideurs du ministère des Participations (MPPI) persistent à ignorer pour ne pas dire mépriser le partenaire social, pourtant représenté par le syndicat reconnu l'UGTA », déclare Ghanem Abdelouahab, secrétaire général du syndicat d'entreprise, également membre du Conseil d'administration de l'EGT-Est siégeant à Constantine, lors d'une conférence de presse tenue à Batna. En effet, depuis la publication dans les journaux du lot de vente de 4 hôtels (Chelia de Batna, Hammadite de Béjaïa, Salem de Skikda et Bougharoun de Collo), les travailleurs vivent dans l'incertitude du lendemain. Selon Ghanem, le partenaire social n'a jamais été associé dans l'élaboration du cahier des charges « et du coup, nous avons été assimilés à une marchandise mise en vente concomitante aux biens mobiliers et immobiliers », déplore le conférencier. Dans le long historique sur le projet de privatisation, le représentant des travailleurs de Chelia s'interroge sur le bradage farouche de structures étatiques qui sont dotées de personnel spécialisé dans l'hôtellerie et le tourisme de par les formations suivies et capitalisant une expérience consistante enviée « faisant fi des recommandations de du résident de la République qui a toujours désavoué les privatisations au détriment des travailleurs, le MPPI en solo s'obstine à mener au forceps une privatisation qui s'essouffle ». Allusion à l'absence de preneurs sérieux, et à l'article 7 du CPE qui stipule que les travailleurs ont le choix de demeurer salarié ou partir avec indemnisations. Dans cet esprit, Ghanem s'indigne, « mettant en brèche les garanties supposées. L'acquéreur se doit de préserver l'emploi pour 5 ans, mais rien n'est sûr, il peut à tout moment révoquer le travailleur. C'est précaire et, pour nous, cela signifie un licenciement déguisé conjugué outrageusement à un bradage du peu de structures hôtelières respectables. Une autre disposition stipule que 10% du capital reviennent aux travailleurs ». A contrario, les 8 hôtels de l'est algérien dépendent de l'EGT-Est et de facto la quote-part pour l'entité cédée ne peut être déterminée. Enfin, le conférencier fera savoir à qui veut l'entendre que les travailleurs refusent de collaborer avec des étrangers à la profession. « Pourquoi ne pas emprunter le modèle tunisien où le partenariat avec les travailleurs arrange les deux parties pour une réelle relance du tourisme », s'interroge le syndicaliste de Batna. A Batna, l'information défraie la chronique, ce qui fera dire à Amouri, élu du PT de l'APW de Batna : « Chelia est une structure rentable et remplit une mission de service public, notre parti a toujours été contre ces privatisations de bradage. » Les personnalités culturelles, sportives et politiques ont toujours hébergé à Chelia Batna.