Trafic de drogue, prostitution, vol... « La délinquance juvénile suscite de plus en plus d'inquiétudes qui nécessitent de nouvelles orientations à travers un dispositif législatif qui reste à mettre en place. » C'est le constat établi par les pédopsychiatres qui n'ont pas manqué au passage d'épingler l'école. Ces derniers ont d'ailleurs mis en relief le travail que mène la cellule de prévention de la délinquance juvénile, installée par la gendarmerie nationale qui a déjà réinséré, en 2006, 21 mineurs dans leurs familles respectives ou placé dans des centres de rééducation. Les chiffres sont effarants : L'an dernier a connu une augmentation de 4% par rapport à l'année qui l'a précédée. 10 965 délits de mineurs ont été recensés. Un chiffre alarmant. Mais, quelles solutions à ce fléau ? Les professionnels de l'enfance, pédopsychiatres en tête, insistent sur « la prévention de la délinquance. » De là, se profile « la nécessité d'un dépistage précoce chez l'enfant et l'adolescent. » Les spécialistes préconisent un « repérage des perturbations du comportement » chez les tout-petits. Pour M. Nourani, sociologue, « toute solution devra traiter de l'aspect pédopsychiatrique » Ce dernier présente aussi un volet « sociologique, institutionnel et de santé publique. » Notre interlocuteur recommande « d'appliquer un suivi et un traitement au cas par cas, dans le cadre de l'institution scolaire, et ce par une aide et un suivi permanent de l'enfant. » La cellule de prévention de la délinquance juvénile de la gendarmerie s'est donnée comme mission « l'écoute et l'accompagnement de l'enfant. » A côté des 424 mineurs arrêtés à Oran, l'an dernier, par les la sûreté nationale, les unités de la gendarmerie nationale ont, quant à elles, procédé durant l'année 2005, à l'arrestation de 203 mineurs délinquants dans la deuxième ville du pays. Une vingtaine d'entre eux ont été transférés vers des centres spécialisés. La réinsertion dans leur milieu familial a concerné près de 96 mineurs fugueurs. La police a, de son côté, révélé que sur les 11 302 mineurs arrêtés l'année dernière, 615 ont été placés dans des centres spécialisés. Mais, au delà des chiffres alarmants, tous les sociologues appellent à « la mobilisation de tous : L'école, la société civile et les pouvoirs publics afin de résoudre ce fléau. »