Le développement d'un réseau national de sous-traitance est une réelle priorité pour le pays. Le président du Conseil national consultatif de la PME (CNC/PME), Zaïm Bensaci, qui s'exprimait au forum du quotidien DK News, jeudi dernier, a exhorté l'ensemble des donneurs d'ordre à faire le nécessaire pour assurer l'émergence d'un réseau national de sous-traitance, renforcé par des PME spécialisées dans différentes branches de l'industrie. Le constat que fait le CNC/PME est sans équivoque : «L'activité de sous-traitance en Algérie est à l'état embryonnaire. Seules 300 PME sont recensées dans le réseau, qui se trouve fortement concurrencé par des opérateurs étrangers au regard de la faiblesse des moyens d'intervention, mais aussi du savoir-faire, qui requiert une certaine maîtrise technologique que les entités nationales devraient, en principe, acquérir à la faveur du programme de mise à niveau en cours de mise en œuvre.» Aussi, le développement de la filière qui n'est pas adossé à une véritable stratégie et n'assume pas encore son rôle dans l'économie nationale, selon le même constat, «exige une volonté politique et un plan d'action avec des objectifs ciblés», souligne M. Bensaci. Ce dernier a rappelé qu'une «task force» a été créée récemment au niveau du ministère de l'Industrie pour justement mettre la lumière sur les difficultés rencontrées dans ce domaine. Plus spécifiquement, ledit groupe de travail devrait proposer des solutions à même de faciliter la réalisation du projet de l'installation de l'usine Renault en garantissant le meilleur développement aux PME spécialisées dans le domaine de la sous-traitance. Il y a lieu de noter que la question de la sous-traitance a été soulevée notamment à l'occasion des négociations avec le constructeur automobile Renault pour la mise en place de son usine de montage en Algérie. L'absence d'un réseau de sous-traitance performant a, rappelons-le, dissuadé un certain nombre de marques automobiles de s'installer en Algérie, à l'image de Peugeot. En sa qualité de Consultant en management et accompagnement des PME, Idriss Yalaoui a estimé, pour sa part, que le développement de la sous-traitance en Algérie doit passer impérativement par la protection de l'entreprise algérienne contre la concurrence sauvage à travers la lutte contre la contrefaçon et le contrôle de la qualité. «Peu de sous-traitants algériens peuvent résister face aux importations, car le facteur déterminant pour beaucoup de donneurs d'ordres en Algérie demeure le prix au détriment de la qualité des produits. Il faut que les donneurs d'ordre optent pour le mieux-disant à la place du moins-disant à travers leur cahier des charges», a-t-il expliqué. Pour le président du CNC, les entreprises sous-traitantes, liées de manière indissoluble aux entreprises donneuses d'ordres, sont aujourd'hui exposées plus que toutes les autres aux aléas d'un marché concurrentiel très exigeant. Il paraît donc plus indiqué, dans un tel contexte, d'appréhender la sous-traitance comme un moyen de promouvoir la création d'entreprises et de consolider ou reconvertir celles qui existent déjà. La véritable question, ajoute M. Bensaci, «est celle de la place de la sous-traitance comme facteur de développement technologique, mais aussi de consolidation et de renforcement du tissu de la PME et, partant, de relance de l'économie nationale».