En pleine campagne de «réhabilitation du service public», nouveau leitmotiv du gouvernement, la grève des mécaniciens de la SNTF, enclenchée mardi et qui s'est poursuivie hier, fait tache, d'autant plus que lorsque cet arrêt de travail est «intempestif» et n'a fait l'objet d'aucune déclaration préalable. C'est tout, du moins, ce qu'a assuré la direction de la SNTF, hier, au cours d'une conférence de presse tenue par Noureddine Dakhli, directeur des ressources humaines de l'entreprise. «Le mouvement de protestation des conducteurs de locomotives de la région d'Alger a été déclenché sans aucun respect des procédures légales et réglementaires. Et jusqu'à l'heure où je vous parle d'ailleurs, la direction n'a toujours pas reçu de plateforme de revendications ou une quelconque autre demande de la part des grévistes ou des représentants syndicaux», déplore M. Dakhli. «Nous restons ouverts à une issue par le dialogue, mais, en parallèle, nous disposons de moyens disciplinaires et avons engagé des procédures judiciaires afin de contraindre les grévistes à rejoindre leur poste de travail», explique-t-il. «Des huissiers de justice ont constaté l'abandon de poste et des mises en demeure ont été envoyées», ajoute le DRH de la SNTF. Avec un taux de suivi de 75% dans la région d'Alger, «les usagers sont les plus pénalisés par cette situation et nous ferons le maximum afin d'assurer un service d'urgence», rassure la direction de la SNTF. Et pour cause, l'activité ferroviaire a été réduite de près de 67% durant ces deux jours. «Le manque à gagner est de plus de 60% pour le transport des voyageurs et le transport de marchandises quotidiennement», affirme la SNTF, sans toutefois donner d'estimations précises quant à ces pertes. Pour ce qui est des motivations des conducteurs de locomotives grévistes, certains avancent un mouvement de solidarité avec un de leurs confrères «licencié abusivement». Information que le DRH rejette. «Nous n'avons reçu aucune demande dans ce sens. L'employé en question n'a pas été licencié, mais suspendu. Il attend que la commission de discipline statue sur son cas. Il a été à l'origine d'un accident mortel, alors qu'il conduisait un train à une vitesse de 103 km/h. Suite à un vol de câbles, le système de communication GMS-R ne fonctionnait plus. La consigne dans une telle situation est de rouler à un maximum de 30 km/h», déplore-t-il.