Le transport ferroviaire était hier perturbé en raison de la poursuite de la grève déclenchée, samedi dernier, par les conducteurs de locomotives et mécaniciens de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). Hier, les grévistes de la SNTF d'Alger maintenaient encore leur mouvement malgré que l'administration ait qualifié cette grève d'illégale. « C'est une grève sans préavis et la loi est claire à ce sujet. Pour déclencher une grève, il y a une procédure qu'on doit respecter, mais cela n'a pas été le cas », nous a déclaré le directeur des ressources humaines au niveau de la SNTF. Mais les protestataires, eux, ne l'entendent pas de cette oreille puisqu'ils menacent même d'observer un débrayage national après le vote. Les travailleurs des dépôts de Constantine, d'Oran et de Souk Ahras viennent de manifester leur soutien aux grévistes. « La balle est dans le camp de l'administration générale », menaçait hier un conducteur gréviste. Contacté, notre interlocuteur prévient que si le point relatif à la prime kilométrique de l'aide-conducteur n'est pas concrétisé dans l'immédiat, la grève continuera. C'est dire que ce mouvement de grève, qui est actuellement circonscrit au dépôt de la région d'Alger, risque de durer. « L'administration a accordé ce point au service de l'exploitation qui n'est pas concerné, alors que cette prime doit être donnée à l'aide-conducteur », a-t-il expliqué. Ce n'est pas tout, les cheminots revendiquent aussi une prime de déplacement, une augmentation du point indiciaire de kilométrage, la prime de traction et de risque. Reste que « ces points peuvent se négocier ultérieurement », selon notre interlocuteur. Et à celui-ci de trancher : « On ne veut pas le pourrissement, on demande simplement l'application de la réglementation en cours. » La direction de la SNTF se dit « surprise » par cette grève. Joint hier par téléphone, le directeur des ressources humaines de la SNTF, M. Dakhli, a indiqué : « Nous sommes en pleine négociation à l'effet d'examiner tous les points soulevés par les grévistes. » Que pense-t-il des primes mises en avant par les protestataires ? « Leur examen est en cours », s'est il contenté de dire. M. Dakhli précise qu'« il y a une commission mixte, existant depuis longtemps, qui examine l'ensemble des points relatifs à la convention collective ». « Notre objectif, est d'assurer le transport des voyageurs et de la marchandise », a-t-il ajouté. M. Dakhli persiste et signe : « Nous sommes disposés à négocier et à dialoguer pour régler ce conflit au plus vite. » C'est ce que souhaitent les cheminots grévistes, mais si leurs doléances ne sont pas satisfaites cette fois, les trains risquent d'être à l'arrêt pour longtemps. C'est la menace qu'ont d'ailleurs brandie hier les conducteurs et mécaniciens de la SNTF pour la semaine prochaine. Pendant ce temps, le dépôt d'Alger reste en ébullition même si l'administration assure un service minimum de transport des voyageurs et de marchandises en cette période électorale.