La volonté de la diaspora algérienne d'investir en Algérie ou de louer ses services aux entreprises algériennes est découragée par la réglementation du travail dans notre pays. C'est le constat fait hier, lors d'une conférence de presse organisée à Alger par deux représentations de la diaspora algérienne. La rencontre avec les journalistes était organisée par le Réseau des algériens diplômés des grandes écoles et universités françaises (Reage) présidé par Fahem Ouzzani, et l'Association internationale de la diaspora algérienne (AIDA) présidée par Abdelouhab Rahim, en prévision d'un colloque qui aura lieu le 11 octobre prochain à Paris (France) autour des opportunités d'investissement en Algérie. Les représentants des deux réseaux ont notamment fait savoir que les cadres et les investisseurs établis à l'étranger sont confrontés à l'impossibilité de faire rapatrier leurs salaires ou leurs dividendes en devises, c'est-à-dire dans la monnaie des pays où ils résident. En effet, selon M. Chikhoune, vice-président de l'AIDA, «si un investisseur ou un expert portant un nom à consonance étrangère peut bénéficier aisément de son salaire en monnaie étrangère, un membre de la diaspora algérienne, même s'il est citoyen d'un pays étranger, ne peut percevoir son salaire qu'en dinars, son nom d'origine algérienne étant suffisant au sens de la loi actuelle pour le priver du transfert en devises de son salaire ou de ses dividendes».Un problème récurrent qui, selon les déclarations recueillies hier, décourage de nombreux algériens expatriés d'investir en Algérie et qui pousse de nombreux autres à recourir à l'informel pour échanger les dinars en monnaie étrangère afin d'assurer les besoins de leur famille restée à l'étranger. Une réalité que le PDG de la compagnie Alliance Assurances, M. Khelifati, présent à la conférence de presse, a illustré par des cas de cadres algériens établis à l'étranger qui souhaitaient se joindre à son équipe mais que les conditions imposées par la réglementation du ministère du Travail ont découragés. A ce propos, le président de Reage a demandé hier, officiellement, aux autorités de revoir la réglementation en question pour aplanir un des obstacles majeurs qui freinent les relations d'affaires de la diaspora en Algérie. Il est à noter que le colloque qui sera organisé à Paris par les deux réseaux vise, selon les explications fournies à la presse hier, à informer sur «La nouvelle dynamique économique hors hydrocarbures» et faire découvrir les opportunités d'affaires offertes par le développement des filières et écosystèmes en émergence dans certains secteurs, tels l'agroalimentaire, l'industrie, les services, la distribution et les technologies de l'information et de la communication.