Les professionnels de la pêche du port d'Azeffoun, qui d'ailleurs se sont constitués en association dénommée «Le dauphin», viennent de geler leur décision de fermer l'accès principale du port. Pourtant, les vingt points de leur plate-forme de revendication sont loin d'avoir été satisfaits. La plate-forme a été adressée à tous les organismes concernés : La direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya, l'entreprise de gestion des ports de pêche de Béjaia (EGPP), dont dépend le port d'Azeffoun, ainsi que les autorités locales. Pas moins de vingt revendications toutes aussi importantes les unes que les autres, énumérant les problèmes et les entraves qui préoccupent depuis des années ces marins.Ce qui a poussé nombre d'entre eux à envisager d'autres métiers, parce que le leur se meurt. Dans cette plate-forme de revendications, nombreux sont les points où ils dénoncent des dépassements. Ils protestent contre le non respect de la capacité du port, notamment en nombre de chalutiers. S'agissant de l'attribution des cases de pêcheurs, ils demandent la transparence et veulent voir la liste nominative des bénéficiaires. Ils dénoncent l'absence de structures utiles pour leur profession tels une fabrique de glace, un magasin de vente d'articles de pêche, lubrifiants…Ils revendiquent un quai flottant eut égard aux nombreux plaisanciers. Ils demandent également le dragage du port. S'ils décident de geler leur action de protestation, c'est parce les pêcheurs ont eut un écho favorable de la part de la direction de la pêche de la wilaya. Celle-ci, en collaboration avec l'EGPP de Béjaia, vient d'élaborer un plan d'amarrage, qui n'est certes pas encore approuvé officiellement par l'EGPP, mais la crise est désamorcée dès lors que la direction de la pêche a affiché la bonne volonté de résoudre les problèmes posés. Certains pêcheurs, en désespoir de cause, ont abandonné ce métier. Si ce plan d'amarrage est mis en œuvre établi et s'il est respecté, cela résoudrait beaucoup de problèmes et mettrait à nu certaine anomalies soupçonnées par ces professionnels de la pêche : il s'agit notamment de sardiniers, domiciliés à Azeffoun et exerçant hors littoral de la wilaya. Lorsque le gouvernement avait lancé, il y a quelques années, le PSRE (Plan de soutien et de relance économique), les marins pêcheurs ont cru à une aubaine pour progresser dans cette profession. Ils avaient vite déchanté, en s'apercevant qu'aucun pêcheur d'Azeffoun n'avait pu bénéficier de ce soutien important. Sous prétexte qu'ils avaient bénéficié dans le passé d'un don de 300.000 DA de la part du ministère de la Solidarité comme aide aux pêcheurs, ce qui était vrai, affirmeront-ils, mais cela les maintenait dans les petits métiers. Concernant toujours ces problèmes d'amarrage, la capacité prévue du port est de 5 chalutiers, 15 sardiniers et 50 petits métiers, alors que dans la réalité, plus de 20 chalutiers sont dénombrés, seulement 6 sardiniers et plus de 200 entre petits métiers et plaisanciers ! Le bassin du port s'en trouve encombré et il y règne une certaine anarchie. C'est dans ce sens qu'un quai flottant a été demandé par ces pêcheurs. Par ailleurs, ces marins se posent la question sur l'utilité et le rôle de la chambre de la pêche. Cet organisme qui devrait être une force de proposition pour cette profession est dépourvue de moyens financiers et juridiques, dira son responsable, M. Hamdani. «Nos propositions ne sont mêmes pas prises en considération par l'EGPP, qui ne nous a jamais associés à leurs commissions ou leurs réunions», affirme-t-il.