Les revendications des mécaniciens de la région d'Alger ont trait à leurs conditions de travail et leur situation socioéconomique. La grève des conducteurs du dépôt d'Alger se poursuit, provoquant, depuis mardi dernier, de nombreuses perturbations dans la circulation ferroviaire. Et il ne se profile, pour l'heure, aucune issue à ce blocage, dont les premiers otages sont les usagers. «La situation n'a pas évolué. Nous venons seulement de recevoir une plateforme de revendications. Nous l'examinons avec attention et allons essayer d'ouvrir le dialogue. En parallèle, les procédures judiciaires engagées se poursuivent. La grève a été déclarée illégale et injonction a été faite pour que les absents rejoignent leur poste», affirme Noureddine Dakhli, directeur des ressources humaines de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). Les revendications des mécaniciens de la région d'Alger ont trait, entre autres, à leurs conditions de travail et leur situation socioéconomique, mais aussi et surtout au cas disciplinaire de l'un de leurs collègues. Pour le secrétaire général de la section syndicale d'Alger, Abdelkader Sid, repris par l'APS, la raison principale de la grève des conducteurs est «l'absence des conditions de sécurité dans les trains qu'ils conduisent. L'affaire du conducteur qui a été tenu pour responsable de l'accident survenu le 22 août dernier n'est que la goutte qui a fait déborder le vase». Ainsi, l'une des demandes des grévistes est l'enclenchement d'une nouvelle enquête quant aux circonstances qui ont abouti à l'accident tragique, ayant coûté, l'année dernière, la vie à un employé de la SNTF. «L'enquête a été menée par des directeurs centraux et des spécialistes. La procédure d'examen de ce dossier par la commission de discipline reste en cours, mais nous allons étudier cette demande», rétorque M. Dakhli. De même, les cheminots grévistes demandent, afin que ce type d'accident ne se reproduise plus, le retour du système de gestion des circulations et des communications au cantonnement téléphonique, en remplacement du système de bloc automatique. Ce dernier système est fonctionnel par le biais de câbles qui relient l'ensemble des gares et des systèmes de signalisation. Et ce sont ces mêmes câbles qui font l'objet de vols itératifs. «Ce changement de système demandé serait un retour 30 ans en arrière, d'autant plus qu'une procédure de mesures de sécurité est obligatoire dans ce cas de figure. Cela consiste à rouler à vue, donc ne pas dépasser les 30 km/h», explique le DRH de la SNTF.