«La main-d'œuvre est chère. La cueillette des petites olives destinées à la transformation nécessite beaucoup de temps. C'est la main-d'œuvre qui fait que l'huile d'olive est chère !», explique un transformateur. Une journée de vulgarisation agricole, en fait une mini-foire sous le thème de «50 ans de labour et de labeur», a ouvert le lancement de la nouvelle année agricole à Témouchent ce 1er octobre. Le directeur des services agricoles annonce d'ores et déjà qu'elle sera bonne au regard du fait que l'année qui vient de se clore a été bonne. Il estime d'expérience que les agriculteurs ayant engrangé d'importants gains grâce à leurs bonnes récoltes vont être encouragés à investir dans les travaux culturaux alors que le crédit RFIG fonctionne à un bon régime : «Les travaux ont commencé et on est déjà à 65% des superficies sur lesquelles le travail du sol a été effectué.» Lorsqu'on lui rappelle que pour la viticulture, l'année a été catastrophique et que les arrachages de vignoble ont été massifs selon les professionnels, il conteste en soutenant que de 18 000 ha qui existaient, on est passé progressivement à 12 000 ha. Cependant, indique-t-il, une commission va être mise sur pied pour enquêter sur les arrachages commis puisque les plantations ont été réalisées sur un financement accordé dans le cadre du soutien à l'agriculture. Mais de toutes les récoltes, il en est encore une qui n'a pas été amorcée. Il s'agit de la cueillette des olives sur laquelle plane des inquiétudes du côté des professionnels bien que d'aucuns estiment que la récolte s'annonce bonne dans toute la région Ouest, hormis dans une partie de la wilaya de Tlemcen. Tout d'abord, il y a l'agression qui se fait actuellement par des individus sur les oliviers d'alignement qui bordent les routes alors que l'arrivée à maturité des olives ne débute qu'à la mi-novembre. Soutien insuffisant Par ailleurs, ces agresseurs utilisent comme gaules des barres de fer pour faire tomber les olives. Cela a pour conséquence de «traumatiser» l'arbre et donc de le rendre moins productif, affirme un transformateur. Ensuite, sachant que c'est surtout la production d'olives comme la variété Chemlal qui va être abondante, des olives de petite taille, c'est la production d'huile d'olive qui va être plus conséquente que celle d'olives à consommer, celles-ci devant de préférence être charnues : «Malheureusement, la main-d'œuvre va manquer. Pour ce qui me concerne, j'ai refusé d'acheter sur pied la production de 22 ha à Misserghin. Je préfère acheter de l'olive», explique un transformateur témouchentois. La main-d'œuvre est cher payée sur le nombre de caisses remplies. Or la cueillette des petites olives, celles destinées à la transformation, nécessite plus de temps pour remplir une caisse que lorsqu'il s'agit d'olives d'un plus gros calibre : «C'est la main-d'œuvre qui fait que l'huile d'olive est chère !», ajoute notre interlocuteur. Et de suggérer que l'Etat incite les agriculteurs, d'autant que l'oléiculture, grâce au soutien étatique, a gagné d'importantes superficies, à passer à la mécanisation de la cueillette : «Un peigne réalise le travail de dix ouvriers. L'Etat devrait soutenir l'aval autant qu'il a soutenu l'amont, c'est-à-dire la plantation».