Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a plaidé, hier à Alger, la nécessité, « compte tenu de l'expérience passée », de mettre le pays à l'abri des turbulences financières. Ce défi passe, selon lui, par la « réalisation du désendettement », « l'amélioration du sort de la population qui se relève d'une crise douloureuse » et « la construction des bases du développement durable ». M. Ouyahia a souligné, en ce sens, que la politique de désendettement « stratégique », initiée par le président de la République, a débouché sur la décision de cesser la contraction d'emprunts (ne rentrent encore que les emprunts contractés avant 2005) et de payer par anticipation la dette. Ce choix économique, a-t-il dit, a fait que « la dette, qui était de 21,4 milliards de dollars au 31 décembre 2004, s'est retrouvée à 16,4 milliards de dollars durant la même période de l'année 2005 ». Le chef du gouvernement a précisé, en outre, que la dette n'était plus que de 15,5 milliards de dollars, environ, à la fin du mois de février dernier, soit une baisse de 6 milliards de dollars en 14 mois. Et au titre, justement, des efforts déployés actuellement pour alléger davantage le fardeau de cette dette, Ahmed Ouyahia a indiqué que son gouvernement était « en train de rembourser par anticipation tous les crédits multilatéraux ». Dans son exposé sur la politique de désendettement menée par l'Algérie, le chef du gouvernement a précisé que le récent règlement du dossier de la dette russe - qui n'est pas comptée dans l'endettement extérieur du pays - (4,737 milliards de dollars) autorisera le « remboursement anticipé de toute la dette publique rééchelonnée, évaluée à 8 milliards de dollars, contractée auprès des pays membres du Club de Paris ». Ahmed Ouyahia a révélé, à ce propos, que son gouvernement a fait une demande allant de ce sens aux créanciers de l'Algérie du Club de Paris. La même démarche, a-t-il poursuivi, sera menée de pair avec le Club de Londres concernant le dossier de la dette commerciale rééchelonnée de l'Algérie (1 milliard de dollars). « Le règlement du problème de la dette russe nous a permis d'ouvrir les portes du Club de Paris pour payer par anticipation notre dette », a indiqué Ahmed Ouyahia. La Russie a, rappelle-t-on, décidé d'effacer l'ensemble de la dette de l'Algérie à l'occasion de la visite à Alger du président Poutine. Le chef du gouvernement a soutenu que la politique de désinvestissement menée par le gouvernement permet d'assurer à la nation la sécurité financière pour l'avenir, d'améliorer l'appréciation économique extérieure du pays et de réduire la dépense extérieure en intérêts sur la dette. Une politique, a-t-il annoncé, qui a permis à l'Algérie d'économiser entre 1,5 et 2 milliards de dollars.