Promouvoir la réconciliation nationale au service de la cohésion nationale, c'est oeuvrer enfin au règlement de toute crise qui perturbe le pays. Le chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, a mis, hier, à profit la présentation du projet de programme du gouvernement devant les parlementaires pour réaffirmer la volonté des pouvoirs publics à régler définitivement la crise de la Kabylie qui a endeuillé l'Algérie depuis plus de trois ans. «Promouvoir la réconciliation nationale au service de la cohésion nationale, c'est oeuvrer enfin au règlement de toute crise qui perturbe le pays, et c'est dans ce cadre que le gouvernement tient à réaffirmer ici sa volonté de parvenir au règlement définitif de la crise de la Kabylie » a déclaré le chef du gouvernement dans son allocution de présentation de son programme devant les députés. D'ailleurs, il a tenu à rappeler l'appel du président de la République «les élections achevées, M.le président de la République a solennellement et personnellement, réitéré la volonté résolue de l'Etat à régler définitivement cette crise par la voie du dialogue». Saisissant l'opportunité que lui offre la tribune de l'hémicycle, M.Ahmed Ouyahia a déclaré «Je voudrai à mon tour saisir cette occasion pour appeler de nouveau le mouvement des archs à la poursuite du dialogue que nous avons noué et à la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur que nous avons entamée» et qui a fait l'objet de multiples communiqués officiels. Cependant le chef du gouvernement est resté dans les généralités du fait qu'il n'a pas fait mention au point 8 de ladite plate-forme, celui relatif à la proclamation de tamazight comme langue officielle, sans passer par le référendum et qui reste la pierre d'achoppement du dernier round de dialogue gouvernement-archs. Cependant, le chef du gouvernement a tenu à prendre à témoin la population de la Kabylie quant à la volonté du pouvoir à régler la crise mettant ainsi tout un chacun devant ses responsabilités. «Je voudrai souligner à l'endroit de la population que, le gouvernement qui tend la main pour la reprise du dialogue, est déterminé à résoudre cette crise et qu'il veillera à son règlement par le rétablissement du droit et de la paix civile et par la restauration de la construction du développement et du bien-être social au profit de la population» a souligné le chef du gouvernement «et bien entendu par la réhabilitation de la dimension amazighe de notre identité nationale au service de l'unité de la nation» a-t-il en outre ajouté. Auparavant, le chef du gouvernement s'est longuement attardé sur la nécessité de promouvoir la réconciliation nationale qui exige dans un Etat de droit «l'épanouissement du régime démocratique ainsi que des droits et libertés individuels et collectifs que la Constitution garantit». Selon Ahmed Ouyahia, le gouvernement s'engage pour le prochain quinquennat «à promouvoir aussi bien les droits de l'homme que le pluralisme politique ainsi que la liberté d'expression et de la presse». Sur le plan économique, le projet de programme du gouvernement, tout en restant prudent devant la conjoncture actuelle, se veut optimiste quant à l'avenir des citoyens. C'est ainsi qu'il se propose le maintien de la croissance économique à un niveau minimal de 5% sur les cinq prochaines années «niveau qui se veut prudent en tenant compte des différents aléas possibles» a rappelé M.Ouyahia. La résorption du chômage est également au menu de l'Exécutif qui veut créer «plus de 100.000 entreprises nouvelles» devant offrir «deux millions d'emplois» dont un million par le bais des recrutements par les employeurs ou par l'investissement personnel, et un million en équivalent d'emplois permanents par le biais des programmes à haute intensité de main-d'oeuvre. Sur le plan social le gouvernement se lance le défit de «livrer un million de logements» au cours de la seconde mandature du président de la République. Dans son approche à maîtriser le défi de l'eau, Ouyahia a promis «la réalisation d'un million de mètres cubes par jour d'eau salée». Tandis qu'à la fin du quinquennat «un million d'étudiants trouveront les conditions nécessaires pour leur accueil dans les universités». Pour Ahmed Ouyahia, ces engagements ne sont nullement utopiques au point où «le président de la République a décidé le lancement d'un programme complémentaire de soutien à la croissance». Un programme que le gouvernement élaborera dans peu de temps et qui mobilisera des ressources financières diverses et qui «permettra la poursuite d'un développement de qualité».