Constat n Partant de ses deux expériences passées à la tête de l'Exécutif, le SG du RND estime qu'il est «difficile de gouverner les Algériens». «Les opinions divergent. Les desiderata aussi», a-t-il argumenté dans un point de presse improvisé au cours de la soirée au siège de son parti au sortir de la réunion de l'Alliance présidentielle. Les Algériens sont difficiles à satisfaire, conclut l'ex-Chef du gouvernement. Evoquant la conjoncture actuelle, il a plaidé pour la diversification des ressources de richesses et ne plus s'enorgueillir de «la seule providence de Hassi Messaoud» faisant allusion au secteur des hydrocarbures, le seul productif du pays avec un matelas de plus de 31 milliards de dollars pour la seule année 2007. Dans un cours d'économie succinct, Ahmed Ouyahia dira qu'au vu de la croissance mondiale qui est en nette régression et par voie de conséquence, une demande décroissante en matières premières, «les enjeux sont dangereux et la croissance en Algérie risque d'être délétère». C'est pourquoi, «nous devrons penser à faire fructifier autre chose de productif que le pétrole car se cramponner à la seule providence de Hassi Messaoud risque de mettre le pays en péril. Il ne faut pas perdre de vue que la croissance mondiale est en net recul et que si cela perdure dans le temps, notre pays ne sera pas à l'abri», a-t-il encore argumenté. A propos de la partie des réserves de changes placée en tant que bons de trésors américains, Ouyahia estime qu'il s'agit de «placements souverains» et réfute l'idée selon laquelle le rapatriement de cette manne financière pour cause de faiblesse de la parité du dollar serait la meilleure des solutions. «Faire rapatrier cet argent c'est courir le risque de démonétarisation dans le pays si jamais un krach boursier comme celui de 1929 venait à se produire.». Le SG du RND a estimé qu'il est normal de diverger même «si nous avons une montagne d'or ou d'argent à distribuer». Il a, dans ce contexte, estimé que si «les importations atteignent 27 milliards dollars, il faudra 90 milliards de dollars pour être à l'abri» d'éventuelles chutes des prix des hydrocarbures, relevant «l'existence de signes inquiétants» sur la scène économique mondiale.