Le port commercial d'Oran sera séparé du port de pêche par un mur qui sera érigé dans les prochaines semaines, a-t-on annoncé, hier, lors d'une réunion de concertation ayant regroupé plusieurs intervenants : direction de la wilaya chargée de la pêche, marins-pêcheurs, sûreté nationale, gardes-côtes et direction chargée de la gestion de la pêcherie. Cette rencontre dite de « concertation » a été initiée au moment où la grogne des poissonniers et des pêcheurs devient de plus en plus insistante après les mesures restrictives d'accès au port d'Oran et les pertes occasionnées en terme d'entrées financières, puisque les pêcheurs n'arrivent pas à écouler, comme par le passé, les produits de leur pêche. Les poissonniers et les propriétaires de camions frigorifiques ne peuvent pas accéder facilement dans l'enceinte portuaire faute d'autorisation et de laisser-passer. Les protestataires ont rapidement pointé du doigt la direction du port d'Oran, contrainte d'appliquer, depuis le 1er juillet, les dispositions draconiennes définies par le code ISPS exigées par toutes les infrastructures portuaires à travers le monde. La direction de wilaya de la pêche et des ressources halieutiques nie toute relation entre le code ISPS et la nouvelle réorganisation de la pêcherie. « Les dispositions s'inscrivent dans le cadre des nouvelles orientations du ministre de la tutelle et visent à assurer les conditions d'une gestion moderne des installations et des équipements de la pêcherie », a souligné ce responsable, précisant que « fin novembre sera la date butoir pour mettre en application le nouveau système de gestion. » Les 1 700 marins-pêcheurs, opérant à Arzew, Oran et dans les abris de pêche de Kristel et de Mersat El Hadjadj, doivent prendre en mal leur patience. En attendant, le poisson reste hors de portée des petites bourses. La sardine, jadis « plat du pauvre », est toujours cédée à plus de 50 DA le kilogramme, même durant cette période de canicule.