Cette population rurale souffre de tous les maux : chômage endémique, oisiveté des jeunes, absence des commodités les plus élémentaires… c'est l'abandon total ! Le malaise est perceptible sur les visages des habitants de Bordj Ali, un bourg rural de quelque 3000 âmes, situé au sud-est du chef-lieu de commune, Settara. Longtemps incommodés par les aléas d'une existence pénible, ils manifestent, enfin, le désir profond de s'en sortir. Ils lancent, à qui veut les entendre, des cris de détresse dans l'objectif d'interpeller la conscience des responsables locaux qu'ils accusent de les avoir abandonnés. «On manque de tout ici, y compris des commodités élémentaires de la vie», lance, d'emblée, l'un d'eux. Le raccordement au gaz de ville est le projet le plus attendu depuis des années. «On nous a promis, à maintes reprises, d'alimenter notre village en gaz de ville, notamment lors des campagnes électorales où chaque candidat vient nous balancer les mêmes promesses, mais dès qu'il s'éclipse, tout est oublié», enchaînent en chœur des citoyens. A cette préoccupation, s'ajoutent bien d'autres espoirs déçus, d'autres revendications soulevées ici et là dans les vastes contrées de cette région rurale. L'AEP, le transport scolaire, l'aménagement des routes à l'intérieur du village et la réalisation d'infrastructures de loisirs et de détente pour les jeunes, sont, entre, autres, des préoccupations qu'on ne cesse de soulever. «Nos jeunes sont livrés à eux-mêmes; rongés par le chômage et l'oisiveté, ils attendent d'être accompagnés pour sortir de ce marasme», lance un homme, la quarantaine. Le chômage est l'autre tare de ce village qui n'offre aucune opportunité d'emploi. «Les plus chanceux sont ceux qui ont trouvé un boulot dans le cadre du dispositif de l'ANEM ou du filet social, pour le reste, c'est la galère, le chômage est le seul destin dans ce village», fulmine-t-il. Hormis quelques activités agricoles, souvent confrontées aux manque de moyens, la vie active se limite, à, Bordj Ali, à des petits métiers de saison comme la cueillette des olives ou à des emplois saisonniers dans les huileries. De mode traditionnelle, l'agriculture se limite à une activité ne concernant que quelques parcelles de terrains, sans grand rendement. Même les petits commerces du village se meurent face à un pouvoir d'achat qui s'érode à vue d'œil. Réputé pour sa source d'eau au goût rafraîchissant, -à l'entrée du village-, Bordj Ali, ce havre de paix naguère, est aujourd'hui loin de vivre dans la sérénité. Son destin est désormais lié à son développement.