Khalif est mort suite à un accident de voiture en décembre 2004, alors qu'il était à l'orée de ses 21 ans. Brillant étudiant, Khalif venait de décrocher une licence en droit. Tous ceux qui l'ont approché, s'accordent à dire qu'il incarnait la gentillesse, la bonté et la beauté. C'était un garçon exemplaire sur tous les points de vue. L'auteur, à savoir sa maman, avoue que son modeste ouvrage est né dans la douleur et l'épouvante en hommage à son fils chéri, ravi à la fleur de l'âge. L'écriture, dit-elle, est un chemin ardu, totalement inconnu sur lequel la douleur l'a amenée. L'écriture s'est imposée à elle d'une façon brutale. Khalif, mon fils est un livre de 215 pages qui se lit d'un seul trait. Avec des mots simples et crus à la fois, Nassera Amrani est une femme éplorée qui souligne au tout début de son livre que la douleur qui la ronge et qui la désagrège de jour en jour s'exprime par les larmes qui coulent encore et toujours. « J'espère que le chagrin incrusté au fond de moi ne déteindra pas sur les mots dont je vais user pour te relater une phase charnière de ton existence dans un récit qui sera le tien. Puisse ma mémoire ne pas défaillir et m'aider à te faire une narration, la plus proche de la réalité », écrit-elle. La maman fouille dans le passé en revenant sur la date fatidique du 29 décembre 2004, jour de l'accident tragique de son fils. Un poids lourd, chargé à l'extrême de gravier et qui roulait à grande vitesse (110 km/h) au niveau d'un virage, percute la Clio que conduisait Khalif. La maman se remémore les moindres instants qui ont ponctué cette journée « maudite », marquée à l'encre rouge. L'auteur se trouvait à Alger lorsqu'on lui annonce la terrible nouvelle. Elle raconte ses secondes et ses minutes d'angoisse intenable. Elle relate son embarquement à bord d'un avion pour rejoindre l'hôpital de Annaba où Khalif est évacué dans le coma. Elle retrace les moments de transfert de son fils adoré vers un hôpital parisien. Elle s'arrête longuement sur le rapatriement de Khalif à Annaba. Une ville ébranlée par une telle perte. « A l'atterrissage, la frénésie était à son paroxysme. Les personnes difficilement contenues dans les espaces du salon de l'aéroport et les alentours envahissent la piste, quasiment à proximité de l'appareil face auquel l'ambulance et des véhicules se sont immobilisés. Cet accueil rappelle ceux dont seules des figures historiques peuvent se targuer en rentrant d'exil, ou autre, dans leur pays. » Ni le temps ni ses visites biquotidiennes au cimetière à Annaba n'ont atténué son chagrin, « qui en m'usant, me prive de la faculté de me remémorer et surtout d'aligner des mots ». Afin de perpétuer la mémoire de Khalif, deux sites web lui ont été dédiés par son ami de toujours Nassim, à savoir : http//www.khalif-karim-amrani.com et http//darknash.skyblog.com. Selon Nassera Amrani, les témoignages et les visites quotidiennes à ces deux sites contribueront à sa longévité et empêcheront l'oubli de s'installer. Nassera Amrani-Khalif, mon fils. Editions ANEP. 215 pages. Mars 2006. Editions ANEP