L'affaire implique 14 personnes dans 3 affaires de kidnapping dont une a coûté la vie à Hend Slimana, entrepreneur, dans un faux barrage dressé pour son enlèvement. La session criminelle du tribunal de Tizi Ouzou s'est ouverte, hier, avec l'affaire de l'assassinat de Hend Slimana, 48 ans, et l'enlèvement de son cousin Omar Slimana, le 14 novembre 2010 par un groupe d'individus armés. Hend Slimana, entrepreneur, avait succombé à ses blessures dans une clinique privée, à Tizi Ouzou, après qu'il ait été blessé par balle en résistant à une tentative d'enlèvement. Une affaire qui implique 14 personnes, dont deux sont en fuite, dans 3 affaires de kidnapping sur les 19 opérations criminelles à leur actif. Mais la plus importante est celle qui a coûté la vie à cet entrepreneur, dans un faux barrage dressé dans le but de l'enlever. Les actes criminels commis par ces individus ont permis de récolter 16 millions de dinars dont une partie a été utilisée pour l'achat d'armes d'assaut et de munitions à Tamanrasset. Conduit à la barre, l'accusé T. Boussad, 34 ans, s'est gardé de tout aveu. Le précédant, son frère, T. Youva, développe alors la thèse de soutien au terrorisme. «Les terroristes m'ont forcé à travailler avec eux. Et ça a duré 3 ans. Les armes que j'ai remises à la gendarmerie ne sont pas à moi», a-t-il martelé. Réfutant tous les griefs retenus contre lui, il se présente comme un simple fellah avec qui des terroristes ont pris contact pour le transport d'armes et de nourriture. Il attribue, alors, ces chefs d'inculpation dont il est accusé – 3 enlèvements, irruption dans des bars, attaque et vol d'un camion transportant des boissons alcoolisées à Adekar (Béjaïa) –aux terroristes, en dépit des preuves à charge qui l'accablaient. La juge du tribunal de Tizi Ouzou a appelé à la barre l'agent immobilier, Sadek Hlifi, 34 ans, qui s'avère être un ami de T. Boussad. Sadek aurait fourni la cachette, une petite maison située dans la commune de Mekla, où a été séquestré Omar Slimana durant 8 jours avant d'être désigné pour négocier la rançon avec la famille Slimana. Par ailleurs, l'accusé s'est fendu d'un aveu qui mérite d'être signalé avant de réfuter les accusations : «J'ai loué cette maison à trois personnes qui ne sont pas dans le box des accusés. Dans ma déposition à la gendarmerie de Fréha, le chef de la brigade m'avait conseillé vivement de ne pas citer leurs noms (Said C., Boudjemaâ et Boussad Dj.) ; le chef de la brigade essayait de les protéger. Les mêmes personnes ont menacé de liquider ma famille quand j'ai découvert ce qui se passait dans la maison que je leur ai louée.» Le procès des présumés assassins de Hend Slimana se poursuivait à l'heure où nous mettions sous presse. Jusqu'en fin de journée, 5 accusés ont défilé devant la juge. Rappelons que Hend Slimana a été tué par trois individus armés dans un faux barrage au lieudit Bouhlalou, à 3 km de son domicile, le 14 novembre 2010. Blessé par balle, la victime avait combattu la mort pendant deux jours avant de succomber à ses blessures, causées par une balle qui lui a transpercé l'abdomen. Les criminels l'ont laissé pour mort sur l'accotement avant de kidnapper son cousin Omar, qui a été relâché 8 jours plus tard suite à une impressionnante mobilisation.