En dépit de la mise en garde du ministère du Commerce, les commerçants de Annaba, toutes activités confondues, ont baissé rideau durant les deux jours de l'Aïd, avons-nous constaté. Les restaurants, les boulangeries et la quasi-totalité des épiceries du centre-ville ont fermé, au nez à la barbe de la direction locale de commerce et des prix (DCP). Les quelques boulangers qui ont exercé ont préféré vendre leur pain au noir, sinon comment expliquer sa disponibilité dans la rue à 25 DA la baguette ? Quant aux restaurants, aucun n'a daigné ouvrir ses portes, au grand dam des missionnaires et autres permanenciers. Et comme pour narguer les services de la DCP, il y en a même ceux qui affichaient «en congé durant l'Aïd El Adha», à l'image du restaurant situé sur le cours de la Révolution, la plus importante place publique de la wilaya. Une seule pharmacie, sur le boulevard d'Afrique, a ouvert ses portes aux citoyens qui, victimes de blessures lors du sacrifice du mouton, ont besoin de médicaments pour les premiers soins. Les stations-service ont fait exception et ont assuré l'approvisionnement des véhicules en carburant. A la veille de l'Aïd El Adha, le ministre du Commerce avait assuré la population de la mise en place d'un dispositif d'organisation de permanences des commerces pendant les fêtes nationales et religieuses. «Le non-respect de cette obligation exposera le commerçant à une sanction matérialisée par la fermeture administrative de son local commercial pour une durée de trente jours», avait prévenu le ministère du Commerce, dont le premier responsable avait promis, à la veille de cette fête religieuse, que «son département est en train de durcir les mesures coercitives en amendant la loi 04/08 régissant les pratiques commerciales pour prévoir des amendes aux récalcitrants».