La décharge de Oued Smar ne fermera pas de sitôt. Annoncée pour imminente par le ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire Cherif Rahmani, la décision d'en faire un jardin botanique n'interviendra que plus d'une année après sa halte sur le site. En effet, M. Rahmani a déclaré, lors de sa visite, qu' « à compter de ce jour (14 février), le site n'est plus exploité ». Un bureau d'études libanais, Liban Consult en l'occurrence, s'est vu confier la mission de faire une restructuration des lieux. Le ministre de l'Environnement ne s'est pas montré disert sur le coût de cette étude qui s'étalera sur huit mois. « Nous avons lancé tout juste le processus de fermeture », atteste M. Sidi Moussa, directeur de l'environnement à la wilaya d'Alger, interpellé sur l'information qui a pris de court nombre d'observateurs. Mise en exploitation en juin 1979 suite à la saturation de celle de Baraki, la décharge de Oued Smar représentera à compter des années 1990 une véritable gêne. Une briqueterie s'y pourvoyait en argile. Des clôtures y ont été installées pour contenir son probable accroissement. Encore, les autorités ont été amenées, dans la précipitation, à la fermer, à en croire des échos concordants, suite aux intempéries qui ont affecté la région Centre. Cela s'est avéré sans résultat probant. Le Centre d'enfouissement technique (CET) d'Ouled Fayet verra, pour l'occasion, son casier numéro 3 - il en comptera 5 - saturé et sa durée de vie réduite. Le processus de réhabilitation évoqué plus haut a trait, insiste le directeur de l'environnement, à l'étude de neutralisation et d'enlèvement de tout ce qui est lixiviat et méthane qui représentent un danger certain pour l'environnement. « Les nuisances sont, relève le directeur, les biogaz et les lixiviats dont le traitement nécessite un travail plus poussé. » Les raisons avancées pour sa fermeture ont trait à sa saturation, à l'absence de traitement des lixiviats, au risque de glissement et d'érosion des talus, absence de captage des biogaz ainsi qu'à la dégradation des terrains agricoles avoisinants Le bureau libanais, à cet effet, procédera à un levé topographique, la recherche biotique fouillée et l'analyse des lixiviats et des biogaz ainsi que l'étude de leur impact sur l'environnement. Pour ce faire, on prévoit, affirme-t-on, l'arrêt de l'acheminement des déchets dans la partie en cours de réhabilitation, la couverture des déchets après leur nivellement, le réaménagement des talus et la récupération et le traitement des lixiviats. Des voies d'accès et un écran vert seront également conçus. Peu loquace, le directeur de l'environnement, de son côté, nous fera savoir que des forages sont opérés sur le site. « 30 forages seront réalisés. On en est à 6 Par cette méthode, nous jaugerons entre autres la consistance des gaz : méthane, etc. » Le dossier n'est pas de tout repos pour les services de l'environnement. Les déchets restent tout compte fait le souci majeur. « Il n'y aura pas des décharges de la consistance de celle de Oued Smar », tranchera M.Sidi Moussa. Aussi, « on compte procéder à l'installation de sites intercommunaux et même interwilayas. Un site a d'ailleurs été trouvé à la frontière avec la wilaya de Boumerdès », dira M. Sidi Moussa sans se développer sur les sites ciblés. Toutefois, il attestera qu'à Ouled Fayet, deux casiers ont été déjà fermés. « Un troisième est mis en exploitation tandis qu'un quatrième sera opérationnel dans les deux mois à venir. La capacité du casier est de 1,5 million de mètres cubes », explique M. Sidi Moussa et d'annoncer qu'un autre centre d'enfouissement technique sera mis en exploitation à Staouali. Pour les sites en programme, notre vis-à-vis en citera trois. Un CET à Sidi Abdellah et Ouled Chebel. Une station de transfert, de tri et de compactage sera réalisée à Bourouba. « L'évaluation technique a été faite et nous passerons bientôt à l'évaluation financière », soutient le directeur. Un schéma directeur de la gestion des déchets est en cours. Dans ce sillage, les sites potentiels seront « sous la loupe ». Il avoue ignorer leur emplacement futur. Quand on sait les frictions qui accompagnent pareils projets, on comprend l'hésitation de notre interlocuteur. La population ne voit pas, en effet, d'un bon œil ces installations qui portent atteinte à leur santé.