Le président de l'Association nationale des sociétés de salariés (ANSS), Aggoun Tahar, a indiqué, hier à Alger, que 1800 entreprises ont été créées depuis 1997 à ce jour par quelque 27 000 repreneurs, et ce, dans le cadre de la cession des entreprises publiques au profit des salariés. Intervenant lors d'un débat organisé à cet effet par le Forum d'El Moudjahid, le président de cette association, ayant vu le jour en 2001, a affirmé que ces sociétés des salariés exercent dans différents secteurs d'activité, estimant à 12% leur taux de réussite, selon les statistiques à fin 2004, selon ses dires. M. Aggoun pour qui, « certaines de ces sociétés des salariés ont créé des postes d'emploi et multiplié leurs chiffres d'affaires », a souligné que « ce sont des entreprises qui respectent les règles sociales ». Elles n'ont pas un seul travailleur non déclaré, contrairement à certaines entreprises privées », a-t-il ajouté. Cependant, il a reconnu que des conflits entre les salariés repreneurs déstabilisent ces entreprises, non sans plaider pour de nouveaux textes afin de pallier l'absence d'un cadre juridique régissant ces entités économiques. Des intervenants n'ont pas manqué de faire remarquer l'absence d'un engouement pour la reprise des petites et moyennes unités par les salariés, dont l'une des explications est due au fait que les salariés repreneurs doivent se constituer en société pour pouvoir désormais prétendre à la cession, dira Belarbi cadre de l'UGTA. Le consultant et expert en privatisation, Yalaoui, trouve son explication dans le manque de soutien financier des banques aux salariés repreneurs. Comme il estime « illogique » que l'ensemble des salariés ait la même part dans le capital de l'entreprise, considérant que « lorsqu'une partie des travailleurs ne veulent pas prendre part à l'opération, ça pose problème aux décideurs ». Par ailleurs, et dans une déclaration distribuée en marge de la table ronde sur le rachat des entreprises par les salariés, l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), par le biais de son secrétaire général Belkacem Meziane, considère que « céder gracieusement pour service rendu les entreprises économiques à des salariés dont on peut à la rigueur tirer profit de l'expérience acquise ou qui peuvent même bénéficier de formation dans leur métier, relève malheureusement de la science-fiction, voire de la politique aventurière ». Pour Belkacem Meziane, « les autorités concernées doivent revoir leur stratégie de braderie » non sans ironiser que « le choix de l'équipe de travail dans l'entreprise moderne nécessite de la rigueur et de la compétence au lieu de la solidarité et du social ».