Les entreprises reprises par les salariés fonctionnent sans registre du commerce. Le processus de privatisation est en panne. Tous les invités du forum du quotidien El Moudjahid, consacré à la question du rachat par les salariés des entreprises proposées à la privatisation, organisé hier l'affirment. “Les repreneurs ne se bousculent pas”, souligne M. Mahdjoub de l'UGTA. La publication répétée des appels d'offres pour la reprise de certaines entreprises illustre parfaitement le manque d'intérêt des opérateurs économiques nationaux et internationaux pour le processus de privatisation. Devant “ce statu quo”, la centrale syndicale prépare actuellement un rapport, une sorte de contribution qu'elle rendra publique incessamment et dans lequel elle proposera une démarche pour débloquer le processus et permettre à l'entreprise algérienne de fonctionner correctement. Pour rappel, le chef du gouvernement, lors de sa dernière conférence de presse, a annoncé que le total des entreprises et actifs cédés, de juin 2003 à fin 2005, est évalué à 238, dont 124 à des opérateurs privés nationaux, 81 à des collectifs de salariés et 31 à des partenaires étrangers. Faut-il vendre les entreprises au dinar symbolique ? Faut-il favoriser les travailleurs ? Le débat est ouvert, malheureusement sans le premier concerné, le propriétaire qui est l'Etat à travers le ministère de la participation et de la promotion de l'investissement qui, encore une fois, n'était pas représenté. Le représentant de l'UGTA, qui met en valeur l'échec du processus de privatisation tel qu'il est conduit actuellement, parle de manque “de volonté politique”. Un avis que le président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME, M. Zaïm Bensaci, ne partage pas. “La volonté des pouvoirs publics de mener à terme et dans les meilleures conditions le processus de privatisation sur la base d'une stratégie qui prend en considération les intérêts socioéconomiques du pays existe”, soutient-il. Cependant, le constat est que “cette stratégie” ne semble pas donner des résultats probants. Par ailleurs, le président de l'Association nationale des sociétés salariées, M. Aggoun Tahar souligne, pour sa part, que 1 800 entreprises ont été créées par 27 000 repreneurs salariés, à la suite de la reprise des actifs des entreprises dissoutes. “Certaines de ces entreprises ont doublé leurs effectifs initiaux”, soutient-il. D'autres par contre ont fermé. Selon lui, le taux moyen de réussite des sociétés salariées, dont les premières ont été créées en 1997, avoisine les 12%. M. Aggoun Tahar soutient que ces entreprises créées par des travailleurs sur les décombres des entreprises dissoutes, depuis 1998, n'ont pas encore reçu l'acte de vente. Elles fonctionnent sans registre du commerce. M. R.