Le secteur de la construction et des travaux publics génère des quantités « astronomiques » de gravats, déversés de manière anarchique. Résultant d'une volonté politique manifestée au plus haut niveau du gouvernement, qui l'a définie comme action prioritaire, l'opération d'hygiène publique et d'enlèvement des gravats et des déchets solides bat toujours son plein sur toute l'étendue du territoire de la wilaya. Quel bilan peut-on en tirer au 3ème mois de la mise en œuvre de cette action articulée autour d'un seul mot d'ordre : pour une ville propre. «Le premier bilan dégagé est positif et conforme aux prévisions», selon le directeur de l'environnement qui se félicite dans le même temps des efforts marathoniens enregistrés au niveau du comité de pilotage réuni au rythme de trois fois par semaine sous la direction du wali, nonobstant les moyens humains et matériels mis en œuvre pour optimiser cette vaste opération. Au jour d'aujourd'hui, 400 points noirs ont été répertoriés au terme d'un recensement lancé au niveau des 12 communes de la wilaya. Partant de ce constat affligeant, le premier responsable du secteur n'hésite pas à qualifier de colossal le défi à relever. «Il faut savoir, dit-il, que certains de ces points noirs recélaient jusqu'à 2000 tonnes de déchets chacun, à l'exemple de la nouvelle ville Ali Mendjeli, la nouvelle ville Massinissa à El Khroub et sur le site dit SOTRACO (visible en aval de la cité Boudraâ Salah) où l'importance des décharges sauvages nous a incité à intervenir sur six week-ends de suite et à chaque fois avec une logistique forte de 10 camions de différents tonnage et de 6 chargeurs et rétro-chargeurs». Pour notre interlocuteur, en dépit de cette débauche de moyens, il n'a été enlevé que 280 tonnes de déchets sur les 2000 recensées à ce niveau. «Il nous reste donc à dégager 1800 tonnes de déchets sur ce seul site parmi les 400 zones de nuisance répertoriées par nos équipes. Sur l'ensemble de l'opération, nous avions à ce jour enlevé sur l'ensemble de ces sites localisés à l'intérieur et à la périphérie du tissu urbain quelque 30 000 tonnes de déchets, avec l'appui de 20 chargeurs et 33 camions loués chez des entreprises privées et d'une armada de bulldozers, chargeurs et camions mis à disposition respectivement par l'APC, des entreprises de travaux publics et des EPIC placées sous tutelle de la wilaya», précisera-t-il. Le tout a été acheminé au niveau des décharges du 13ème Kilomètre, la carrière de tuf à la nouvelle ville Ali Mendjeli, au CET de Bougharb et à la carrière de la plâtrière, aulieu dit El Djebass. En outre, dans un souci de développement durable, nous explique le premier responsable du secteur, chacune des 12 communes de la wilaya sera bientôt dotée d'une EPIC chargée de la gestion des déchets ménagers et autres gravats, d'autant que le secteur de la construction et des travaux publics explose littéralement et génère à ce titre des quantités exponentielles de gravats déversés, dans leur grande majorité, à la sauvette et souvent même sur des terres agricoles qui pourraient à terme être polluées par les substances toxiques dégradées par certains matériaux de construction. Chacune de ces EPIC sera placée sous la responsabilité des APC, dont la mission sera double : veiller au financement de ces EPIC et faire respecter les clauses contractuelles signées entre les différentes parties. Responsabilisés à fond dans ce canevas, alors que par le passé on avait rogné sur leurs prérogatives, les secteurs urbains auront à jouer un rôle prépondérant. A ce titre, une première dotation matérielle de 27 camions de différents tonnages et de 14 chargeurs et rétro- chargeurs leur a été attribuée.