D'ici trois ans, l'oued El Harrach retrouvera, à la faveur des travaux d'aménagement et de dépollution déjà lancés, un autre visage. Il serait ainsi possible d'y pêcher à la ligne, après l'introduction de variétés de poissons, mais aussi faire du canoë. La wilaya d'Alger s'y attelle sérieusement, a annoncé, la main sur le cœur, Smaïl Amirouche, le directeur des Ressources en eau de la wilaya, lors de la présentation, lundi, du «Plan bleu», qui couvre les projets liés à l'alimentation de la ville en eau potable, la reconquête du trait de côte, l'assainissement des eaux usées, la problématique des inondations et l'aménagement des oueds. «L'oued sera navigable en décembre sur les premiers cinq kilomètres», signale M. Amirouche lors de la table ronde organisée par la wilaya d'Alger à la «Maison d'Alger», située à la rue Larbi Ben M'hidi. Les travaux d'abaissement du lit de l'oued et du dragage des eaux dans l'embouchure permettront la navigation jusqu'au centre-ville de la ville d'El Harrach. Il est prévu le recalibrage de l'oued pour contenir la crue centennale, la libération des zones non aedifandi sur les deux rives et leur aménagement en zone piétonnière, récréative et de loisirs. «L'aménagement permettra notamment la création de six terrains de football, quatre de basket-ball, trois piscines, 40 km de piste cyclable, ainsi que 19 ponts et passerelles qui enjamberont l'oued, long de 67 km, dont près de 19 km parcourent la capitale», précise le DRE. Les travaux d'aménagement ont été officiellement lancés le 13 juin dernier. D'un coût de 38 milliards de dinars, la réalisation du projet a été confiée au groupement algéro-coréen (Cosider-Daewoo Constructions). Le directeur assure que le wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou, a donné instruction «pour la livraison partielle du projet, au fur et à mesure de l'avancée des travaux d'aménagement». De plus, un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic), «semblable à celui qui se trouve au jardin d'essai du Hamma», sera installé pour la gestion future du projet. Plusieurs autres oueds sont concernés par des travaux d'aménagement. «L'étude d'aménagement de oued Ouchaïah, qui coûtera 5,5 milliards de dinars, est déjà achevée. L'étude prévoit la canalisation de cet oued dont les crues sont persistantes du fait de l'urbanisation anarchique. Les études des oueds d'El Hamiz, Reghaïa et Beni Messous sont en voie d'achèvement. L'aménagement de l'oued Beni Messous de 11 kilomètres devrait coûter 7 milliards de dinars. Sa canalisation permettra de créer un réseau routier qui désenclavera les localités de Beni Messous et Bouzaréah», précise M. Amirouche.