Le projet de réalisation de 174 logements RHP à la cité Chaïbia, commune d'Ouled Chebel est-il abandonné par le maître d'ouvrage, en l'occurrence l'OPGI de Dar El Beïda ? C'est la question que ne cesse de se poser la soixantaine de souscripteurs qui se sont acquittés, en 2001, de la somme de 250 000 da représentant l'apport personnel. Ces derniers attendent depuis cette date la remise des clés de leur logement. « Cela fait plus de 5 ans que nous avons versé cette somme. En majorité, ce sont des familles pauvres qui ont dû s'endetter auprès des banques pour pouvoir rassembler toute cette somme », affirme le délégué de ces familles M. Ammam. Il explique que l'OPGI de Dar El Beïda n'a pas tenu ses promesses. « Nous devions réceptionner, suite à la réunion qui a eu lieu le 20 avril 2005 au siège de l'Apc d'Ouled Chebel et ayant regroupé l'ensemble des intervenants dans ce projet, une quarantaine de logements dans un délai n'excédant pas 20 jours, c'est-à-dire le 17 mai 2005. Le directeur général de l'OPGI de Dar El Beïda s'est engagé, en personne, a nous remettre les clefs de nos appartements dans ce délai », atteste notre interlocuteur. Muni du PV de réunion et de plusieurs autres documents, le représentant des souscripteurs précise que seulement une quarantaine de logements ont été réalisés en clos et couvert sans aucune commodité (réseau d'assainissement, électricité, eau potable) sur un total de 61 logements convenus. « Il a été décidé l'achèvement des 21 autres logements dans un délai de trois mois, alors que huit mois après, rien n'a été fait jusqu'à présent », ajoute notre interlocuteur. M. Ammam va plus loin en déclarant que plus de 80 entrepreneurs se sont relayés pour la réalisation de ce projet qui semble, selon lui, « tomber à l'eau ». « Le projet est devenu un refuge idéal pour les drogués et un lieu de débauche inespéré. C'est du gaspillage pur et simple de l'argent public », affirme-t-il. Les portes et les fenêtres, d'après lui, n'ont pas échappé aux actes de vandalisme, alors que les murs extérieurs sont fissurés. Quant aux plateformes laissées à l'abandon, le délégué signale qu'elles se dégradent de jour en jour. Parfois même, elles sont squattées par des indus occupants qui ont érigés des baraques de fortune. Notre interlocuteur, qui d'après ses dires, a pris attache avec le wali délégué de la circonscription de Birtouta, pour débattre de ce problème, aurait été tout simplement « interdit d'accès » au siège de la daïra. « Ils ont fait appel aux forces de l'ordre alors que nous étions un dimanche qui est jour de réception ». Hibernation Les souscripteurs, qui ont déposé plainte à la brigade de gendarmerie de cette localité, interpellent encore une fois le ministre de l'Habitat et le wali d'Alger afin de diligenter une commission d'enquête. Un autre projet portant sur la réalisation de 126 logements LSP à Bordj El Bahri connaît, lui aussi, des retards considérables. Lancé voilà déjà 5 ans (2001), il est confronté, aux dires des souscripteurs, aux aléas de la régularisation du foncier qui fait défaut. Il fallait attendre l'année 2004 pour voir ce problème définitivement réglé. « Les avis d'appel d'offres pour la réalisation des 126 logements ont été publiés dans la presse depuis un mois seulement », déclare un souscripteur, attestant avoir payé la somme de 250 000 da en 2001. « Je n'ai même pas reçu de contrat de garantie de la part de l'OPGI. Le seul document que je possède est le reçu de versement de cette somme auprès de la banque », témoigne notre interlocuteur. Idem pour le projet de réalisation de 170 logements promotionnels à Oued Romane, commune d'El Achour. Lancé en 2001 et achevé à 100%, ce projet, confié également au même OPGI, est confronté, depuis déjà une année, à un problème de VRD. Les bénéficiaires, qui ont déboursé la somme de 600 000 da comme première tranche et qui continuent à verser des tranches mensuelles, s'indignent qu'un problème de VRD « dure tout ce temps ». Nos maintes tentatives de rencontrer les responsables de cet organisme pour recueillir leur point de vue sur l'ensemble de la version des souscripteurs n'ont pas abouti.