L'Assemblée générale de l'ONU, à New York, a sélectionné le film du célèbre acteur espagnol Javier Bardem, Oscar pour No Country for Old Men, pour être projeté devant les délégués du monde entier. Le film documentaire montré à l'ONU et produit par Javier Bardem s'intitule Hijos de Las Nubes : Las Ultima Colonia (Les fils des nuages : la dernière colonie). Javier Bardem y montre l'univers cruel, inhumain dans lequel vit, depuis 35 ans, le peuple sahraoui dépossédé de son pays, forcé à l'exil, soumis à la terreur et la torture dans les territoires occupés par le Maroc. Après tant d'échecs de l'ONU pour résoudre la question sahraouie et en dépit de l'odieux blocage du Maroc, Javier Bardem a quitté le tournage du nouveau James Bond pour prendre le chemin de New York, animé par sa profonde passion pour la cause du peuple sahraoui, afin d'être présent lors de la présentation de son film aux délégués du monde entier. Hijos de Las Nubes a déjà fait le tour du monde dans les grands festivals. Il ne s'agit pas d'une œuvre teintée d'exotisme tiers-mondiste, mais d'un document lié à une question d'actualité brûlante. Avant l'ONU, Javier Bardem et le réalisateur du film, Alvaro Longoria, ont accompagné leur film aux Festivals de Berlin, Los Angeles, Toronto, San Sebastian... Ils étaient présents, après chaque projection, pour expliquer aux spectateurs ce qui se passe dans les coulisses de l'ONU et les motivations peu glorieuses pour lesquelles un groupe de pays, les Etats-Unis, la France et dans une moindre mesure l'Espagne qui ne siège pas au Conseil de sécurité, mais qui laisse faire, ont toujours bloqué la juste solution de la question sahraouie. Systématiquement, les Etats-Unis et la France donnent leur appui au Maroc, en raison d'accords secrets entre eux, d'intérêts militaires, commerciaux et autres. A propos de la France, on a appris que Laurent Fabius et le Premier ministre français, Ayrault, actuellement en visite à Rabat, ont confirmé la poursuite de la même politique de la droite, celle d'Alain Juppé et de Nicolas Sarkozy. Javier Bardem a rappelé tout cela et a raconté aux délégués de l'ONU ce qui se passe sur le terrain. Il a été en Mauritanie et à Tindouf auprès des réfugiés, ensuite visité les régions militairement occupées, recueillant les témoignages d'ONG qui s'occupent de la question des droits de l'homme. Chaque jour, c'est une féroce répression que subit la population sahraouie sous le joug marocain. Les femmes et les enfants ne sont pas épargnés. Jeudi 13 décembre, le témoignage de Javier Bardem a fait la une de CNN.com, qui donne le titre du film en voie de distribution aux Etats-Unis : Sons Of The Clouds : The Last Colony. Xavier Bardem dit qu'après la disparition de Franco en 1975, l'Espagne était un pays trop affaibli pour s'opposer militairement à l'invasion par le Maroc du Sahara occidental. Madrid a laissé faire l'occupation d'une terre riche en phosphates et en eaux poissonnières qui devait revenir au seul peuple sahraoui. Aujourd'hui encore, tous les observateurs étrangers, y compris Christopher Ross, reviennent des territoires occupés dans un état de choc par le degré de violation des droits de l'homme. Les médias internationaux sont empêchés de couvrir les événements d'Al Ayoun. Les prisons sont pleines. Le couvre-feu est souvent de rigueur.