Les nouveaux élus locaux devront élire, aujourd'hui, à travers le territoire national, 48 sénateurs qui remplaceront une partie des membres du Conseil de la nation. Les «grands électeurs» sont invités, dès ce matin, aux urnes. Après avoir sollicité les voix des citoyens lors des élections locales du 29 novembre dernier pour accéder aux assemblées locales (APC et APW), les nouveaux élus locaux devront élire, aujourd'hui, à travers le territoire national, 48 nouveaux sénateurs qui remplaceront une partie des membres du Conseil de la nation, dont le mandat est arrivé à terme.Il s'agit de l'élection de renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation qui intervient après chaque élection législative. Comme d'habitude, ce scrutin constitue un enjeu majeur pour les deux partis au pouvoir, le FLN et le RND, qui ont arraché la majorité des sièges à l'APN et aux assemblées locales. Aucun des deux frères ennemis ne veut rater ce rendez-vous pour consolider sa position au sein du Parlement. Le FLN, parti majoritaire à l'APN depuis 2002 et au Sénat depuis 2009, ne compte pas céder la Chambre haute à son rival de toujours, le RND. L'ex-parti unique présente pas moins de 47 candidats et compte même nouer des alliances pour tenter d'éviter toute mauvaise surprise. En effet, le FLN a commencé les tractations au lendemain des élections locales.Ce fut le cas notamment dans la wilaya de M'sila où le parti de Abdelaziz Belkhadem a cédé la présidence de l'APW à l'Alliance de l'Algérie verte en contrepartie du soutien des élus de ce triumvirat aux candidats du FLN au Conseil de la nation. Mais le RND ne compte pas rester les bras croisés. Malgré sa crise interne, la formation d'Ahmed Ouyahia veut rester sur sa lancée et glaner, comme lors des dernières élections locales, des sièges supplémentaires au Sénat. Et, pourquoi pas, tenter de récupérer sa majorité qu'il a perdue depuis 2009. Le RND se livre lui aussi au jeu des alliances. Comme en 2009, la direction de ce parti a reconduit son alliance avec le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune. Ce pacte confirme ainsi le rapprochement entre ces deux formations. Un rapprochement qualifié de contre-nature en 2009. A cette époque, les responsables du PT avaient été contraints, rappelons-le, d'expliquer leur position. Une position basée, selon eux, sur «le respect des intérêts économiques du pays». Et ce sont les mêmes arguments qui ont été reconduits cette fois encore. Bensalah aura-t-il le troisième mandat ? Si le FLN et le RND sont les principaux acteurs de cette élection, l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) jouera le rôle d'outsider. L'alliance islamiste, composée du MSP, Ennahda et El Islah, s'engage dans 26 wilayas. Le FFS, quant à lui, ne présentera des candidats que dans 6 wilayas. Le vieux parti de l'opposition concourra principalement dans les wilayas de Kabylie où il compte l'essentiel de ses élus. Il s'agit de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès, Alger et Bordj Bou Arréridj. Le FFS espère profiter de l'absence du RCD, qui boycotte cette élection, pour tenter de gagner des sièges au Sénat après plus de 10 ans d'absence. Outre cette élection, le président de la République procédera également, conformément à la Constitution, à la nomination de nouveaux membres du tiers présidentiel. Parmi eux, il y a bien sûr celui qui assume le poste de président du Sénat qui n'est autre que Abdelkader Bensalah. Ce dernier doit attendre, une nouvelle fois, le verdict du président Bouteflika pour savoir s'il va ou non poursuivre sa mission à la tête de la Chambre haute du Parlement. C'est une exigence constitutionnelle. «Le président de l'Assemblée populaire nationale est élu pour la durée de la législature. Le président du Conseil de la nation est élu après chaque renouvellement partiel de la composition du Conseil», lit-on dans l'article 114 de la Constitution. Ayant déjà été reconduit à deux reprises au même poste, comme il a eu à diriger les consultations sur «les réformes politiques», Abdelkader Bensalah semble le préféré du président Bouteflika. Et rien n'indique, pour l'instant, que le chef de l'Etat songe à se passer de ses services.