C'est, hier samedi, que devaient être élus les 48 sénateurs par et parmi les membres des assemblées populaires communales et de wilayas issues des élections locales du 29 novembre, à raison d'un représentant par wilaya. Ce nombre représente la moitié de la Chambre haute du Parlement (au nombre de 96). Le chef de l'Etat choisira, conformément au droit que lui confère la Constitution, vingt-quatre (24) sénateurs sur 48 au total, parmi les personnalités et compétences nationales dans les domaines scientifique, culturel, professionnel, économique et social. Rappelons que l'article 101 de la Loi suprême du pays précise les modalités d'élection des membres du Sénat. Ainsi, «les membres du Conseil de la nation sont élus pour les deux tiers (2/3) au suffrage indirect et secret parmi et par les membres des assemblées populaires communales et des assemblées populaires de wilayas. Un tiers (1/3) des membres du Conseil de la nation est désigné par le président de la République parmi les personnalités et compétences nationales (…)». Au total donc ce sont soixante-douze sièges à pourvoir au sein de la seconde Chambre du parlement. A l'occasion de ce renouvellement partiel du Sénat, deux incertitudes demeurent : Abdelkader Bensalah, président sortant, lui qui a eu à mener les discussions avec les acteurs nationaux (politiques, issus du mouvement associatif et syndical…) sur les réformes du président Bouteflika, sera-t-il reconduit dans ses fonctions ? Sa proximité avec le chef de l'Etat pourrait le conforter dans son poste pour un 3e mandat consécutif. Mais la politique peut parfois être porteuse de surprises. Abdelaziz Belkhadem président du Sénat ? Ce serait une option, murmure-t-on. L'autre inconnue est relative à qui raflera la majorité, le duel entre le deux frères ennemis FLN-RND, pourtant unis autour du président de la République, augure d'une lutte âpre pour le contrôle de la Haute chambre, considérée comme stratégique du fait qu'elle peut annuler les lois adoptées par la Chambre basse du parlement (APN). Le contrôle du Sénat est donc vital pour le Front de libération national (FLN), qui a déjà fait main basse sur l'APN suite aux dernières élections législatives (10 mai 2012). Le Rassemblement national démocratique (RND), sujet à tiraillements avec pour finalité la destitution de son actuel secrétaire général, Ahmed Ouyahia- au même titre d'ailleurs que le FLN-, tente de récupérer une majorité perdue au profit du…FLN. Dans ce duel, les autres formations politiques (FFS, AAV-islamistes, ANR…) font figure d'outsiders. Mais chacun tentera de glaner quelques sièges, notamment le Front des forces socialistes (FFS) qui va essayer de profiter de l'absence de son alter égo le RCD de Mohcen Belabbes qui boycotte ces élections partielles, pour s'adjuger quelques sièges parmi les six qu'il s'est fixé. La formation d'Ali Laskri, premier secrétaire national du FFS, n'ayant présenté que six listes sur les 48 wilayas. Selon des sources du parti, le FFS est «quasiment certain» de remporter les deux sièges de Béjaïa et Tizi Ouzou, tandis que l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), table, elle, sur un siège au Sénat. Y. D.