De nouvelles lignes donneront, dans les prochaines années, au paysage du chemin de fer un nouveau look. Un visage qui mettra fin à l'image du vieux réseau ferroviaire (vieilli et dégradé) pour laisser place à la modernité. Ces nouvelles lignes à grande vitesse (LGV), avec des pointes de 220 km/h, réduiront considérablement les temps de parcours, si l'on se fie aux propos du directeur général de la SNTF. Ainsi, par exemple, Oran ne sera plus qu'à 2h 40mn au lieu de 4h 40mn d'Alger (parfois plus) que les trains réalisent actuellement. Le voyage par train vers Tizi Ouzou ne sera qu'à 1h 10 mn. Ce qui permettra, à coup sûr, d'absorber les usagers des bus. Un mode de transport jusque-là fortement emprunté sur ces dessertes à cause des problèmes d'absence de confort dans les trains et ceux liés à la sécurité. Les responsables de la SNTF rassurent que pour les LGV, des forces motrices électriques tracteront des voitures neuves et équipées avec toutes les commodités. Des innovations qui attireront les voyageurs qui ont déserté le chemin de fer cette dernière décennie. En tout cas, on espère, du côté de la SNTF, porter la part du marché dans le trafic voyageurs à 30%. Le maillage des nouvelles lignes du Nord avec celles du Sud permettra également aux grandes entreprises enclavées dans le sud du pays de faciliter l'acheminement de leurs marchandises vers les ports. Mais aussi pouvoir exploiter certains projets (à l'exemple de celui de Gara Djebilet) qui sommeillent depuis des années. Tout comme le basculement vers le train permettra en outre de désengorger les routes qui font de plus en plus de morts. Cela dit, six groupements d'entreprises internationales sont en lice pour la conception et la réalisation des trois lignes LGV prévues dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC). Tous ces groupements, à savoir Bouygues, Vinci, OHL, Astaldi, Impressa Pizzarotti et Bechtel, ont de bonnes références dans les différents domaines de conception et de réalisation des lignes nouvelles des chemins de fer, rassure le PDG de la SNTF, Abdelhamid Lalaïmia. Ce dernier avait donné récemment le chiffre de 2 milliards de dollars concernant le montant déjà consommé entre équipements et ouvrages en cours de réalisation. Pour ce qui est des équipements, 64 automotrices électriques pour les services de la banlieue algéroise et 30 trains à traction électrique pour le service voyageurs de grandes lignes seront commandés. Près de 2200 km seront concernés par le dédoublement de voies. Pour ce qui est de l'électrification des lignes LGV BBA-Annaba et Khemis-Oran, projet lancé en conception, quatre groupements d'entreprises ont été présélectionnés.