Ne pas juger l'institution douanière que sur ses dysfonctionnements, même s'ils sont encore fort nombreux, mais sur ce qu'elle fait de positif dans son effort laborieux d'adaptation aux bouleversements induits par la transition à l'économie du marché et la mondialisation, c'est en substance le message que souhaitait faire passer, mercredi dernier à l'hôtel El Aurassi, le directeur général des Douanes, Sid-Ali Lebib, à la tribune du Club excellence management dont il était l'invité. Selon lui, ne voir que du négatif dans cette administration qui emploie plus de 13 000 personnes, procure à l'Etat environ 50% de ses ressources fiscales et qui s'attelle dans des conditions souvent difficiles à opérer des changements structurels radicaux pour être plus performante, reviendrait à occulter injustement les avancées qu'elle a réalisées dans les domaines de l'organisation, la modernisation des moyens de travail, la lutte contre la fraude et la contrebande et bien entendu la formation. L'administration douanière est sans doute celle qui a le plus investi dans l'outil informatique que l'équipe du CNIS a su mettre en valeur avec, notamment, la mise en place d'un logiciel d'information et de gestion des affaires douanières (SIGAD). Ce système qui permet de relier tous les postes douaniers du pays à une centrale a, non seulement, amélioré la qualité de l'information sur les marchandises qui entrent en Algérie mais a également permis d'accélérer les procédures de dédouanement qui prenaient auparavant beaucoup de temps. Le souhait des douanes est de relier ce réseau aux banques et au Centre nationl du registre de commerce pour le rendre encore plus efficace. Par les informations précises qu'il procure aux agents des Douanes, le SIGAD a également beaucoup contribué à la lutte contre la fraude. Les services des douanes ont ainsi pu mettre la main durant l'année 2003 sur 2800 cas de fausses déclarations ayant trait à des minorations de la valeur ou à des déclarations frauduleuses de produits. Les douanes ont réussi à saisir, durant la même année, pas moins de 1912 kg de stupéfiants,14 300 cachets de drogue, 459 264 cartouches de cigarettes, 160 kg de métaux précieux, 114 000 litres de carburants et 509 ovins. Pour couvrir efficacement un territoire aussi vaste que le nôtre (7530 km de frontières terrestres et 1280 km de façade maritime) l'administration des douanes a dû faire un gros effort d'investissement pour l'acquisition de véhicules tout-terrains, d'hélicoptères et de vedettes de surveillance. L'informatisation du système de gestion, l'acquisition de moyens matériels adaptés et le recrutement d'agents de mieux en mieux formés ont permis d'améliorer, de façon significative le niveau des recettes qui s'est accru de près de 62% entre les années 2000 et 2003. En dépit de la réduction du nombre et de l'importance des taux des douanes introduite par la réforme du code et du tarif douaniers, le recouvrement des recettes douanières a été d'environ 261 milliards de dinars, représentant pas moins de 49% des recettes fiscales de l'Etat. La relance de l'économie perceptible à travers l'accroissement du volume des importations est de nature à accroître chaque année davantage le niveau des recettes douanières.