Le café littéraire de Béjaïa a accueilli samedi 5 janvier Nadia Agsous, venue y présenter son dernier opus, intitulé Réminiscences, paru en 2010 aux éditions Marsa et co-signé avec l'artiste peintre Boubekeur Hamci qui en a fait les illustrations, toutes articulées autour de la main et ses symboliques. L'œuvre, un recueil de poésie et de prose, décrit des fragments de souvenirs enfouis mais pas perdus, dont la déclinaison heureuses ou tristes libèrent des idées et des essences à forte sensibilité. «C'est l'acception philosophique et proustienne du terme que j'ai retenu», dit-elle, n'excluant pas pour autant l'influence de la charge psychologique et sociale de l'essai qui croque des situations à la fois intimistes et sociétales. Elle y dit toute sa révolte contre la phallocratie et l'hégémonie qu'elle autorise au sexe masculin. Tout comme elle s'insurge contre toutes les fausses valeurs qui enferrent les idées selon des registres manichéens arrêtés. Sa démarche, s'appuyant sur l'interprétation des symboles d'une palette de mains dessinées par son compatriote de Béjaïa B. Hamci, est d'ordre onirique et ludique où l'imaginaire prend tous ses droits. Elle a fait sienne la maxime de Anne Hebert, selon laquelle «On a besoin de ses mains pour dire les choses que la parole ne traduit pas». Journaliste et chroniqueuse, Nadia Agsous montre qu'elle a d'autres cordes à son arc, notamment celui de la poésie, dont elle semble déjà en maîtriser tous les secrets. La muse est révélée.