Les autorités n'ont prévu ni bus privés ni bus publics pour assurer le service du chef-lieu de commune vers la cité Dessolier ou vers la commune d'El Harrach. Le transport clandestin tend à s'imposer comme un véritable palliatif aux dysfonctionnements que connaissent certaines lignes. Dans les communes de Bachedjerrah, Bourouba ou Magharia, le recours aux transporteurs informels est devenu systématique sur plusieurs dessertes. A Bourouba, à titre d'exemple, ces transporteurs ont remplacé le transport public des voyageurs. Bizarrement, les autorités n'ont prévu ni bus privés ni bus publics pour assurer le service du chef-lieu de commune vers la cité Dessolier ou vers la commune d'El Harrach. Conséquence, des dizaines de véhicules, souvent non adaptés, assurent le transport depuis plusieurs années pour la modique somme de 10 DA. Les habitants et les transporteurs y trouvent leurs comptes, mais le caractère illégal de cette activité et le laisser-aller des responsables ne sont plus à démontrer. «Les transporteurs clandestins nous rendent un grand service, sans qu'ils ne soient la solution idoine», indique un jeune résidant. «Pour les habitants voulant aller vers Bachedjerrah, ils sont obligés de payer ‘‘une course'' ou faire le trajet à pied». Des habitants ont notamment critiqué les dysfonctionnements et l'irrégularité des transporteurs, auxquels ils ne pouvaient toutefois rien reprocher. A Bachedjerrah, la situation n'est guère meilleure. Pourtant, deux stations urbaines existent au centre-ville. En fait, à quelques mètres de la station urbaine de l'Etusa et sur toute la voie principale du chef-lieu de commune, des taxis clandestins offrent leurs services aux usagers. Un peu plus loin, de l'autre côté de la voie menant vers la station réservée aux bus privés, on trouve des automobilistes, généralement des jeunes, qui attendent patiemment d'éventuels clients. Ces derniers sont nombreux à opter pour ce moyen de transport, afin d'éviter les longs retards dus aux arrêts observés par les bus, mais surtout pour se rendre dans certains points qu'aucun bus ne dessert. Ce qui n'est pas pour plaire aux habitants pénalisés et contraints à mettre la main à la poche. «Quand je ne suis pas pressé, j'emprunte à pied des raccourcis pour aller chez moi, mais parfois je suis résigné à me rabattre sur les transporteurs clandestins dont les tarifs sont moins chers que les taxis», raconte un habitant d'un quartier de la commune de Magharia. Mais le comble, c'est à la station du Métro d'Alger à Haï El Badr. Chaque jour que Dieu fait, des dizaines de véhicules stationnent à la sortie de cette infrastructure et font de la concurrence déloyale aux taxis et aux bus de l'Etusa, dont des espaces leur ont été aménagés au sein-même de la station du métro. Plusieurs usagers ont affirmé que la présence des taxis clandestins n'est pas fortuite, et ce, en raison de la défaillance que connaissent plusieurs lignes assurées par les bus de l'Etusa, notamment vers Kouba et Baraki. Des citoyens, après une longue attente de plus d'une heure parfois, recourent aux transporteurs anarchiques afin d'économiser quelques sous, les tarifs des taxis étant plus chers. «En fermant les yeux sur ces défaillances et ces retards, on dirait que les autorités publiques encouragent les transporteurs clandestins et font exprès de pénaliser les usagers», souligne un père de famille résidant dans la commune de Baraki.