Selon la Seaal, les inondations sont dues principalement aux réseaux d'assainissement sous-dimensionnés et aux projets structurants réalisés à la hâte (mauvais matériaux, absence de VRD...). A la rue Tripoli, sur l'avenue de ALN et dans certains quartiers tels que Raïs Hamidou, El Djorf ou Bordj El Bahri, des inondations sont enregistrées à chaque averse. Plusieurs points noirs ont été ainsi recensés par les services de la société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal), dont l'une des missions est de faire face aux inondations, en collaboration avec d'autres concessionnaires tels que la Direction des ressources en eau (DRE). «Nous avons recensé 60 points noirs de débordement des eaux de pluie. Cette situation est due principalement aux réseaux sous-dimensionnés ou réalisés sans respect des normes d'usage, comme c'est le cas à Bateau-Cassé (Bordj El Kiffan). La précipitation dans la réalisation des gros projets structurants est l'autre problème identifié. Le réseau d'assainissement de la rue Tripoli est resté tel quel malgré le lancement du tramway», estime le directeur de l'assainissement de Seaal, Mohamed Réda Boudab. La difficulté pour les agents de la société de gestion d'accéder au port pour réparer les collecteurs qui y débouchent retarde considérablement la prise en charge des problèmes récurrents d'inondation sur l'avenue de l'ALN. «Nous avons des difficultés pour l'entretien des collecteurs bouchés par tous les produits charriés par les eaux de pluie et les travaux lancés à l'intérieur du port. Seaal doit batailler ferme pour avoir les différentes autorisations (port, DGSN, etc.) et ainsi accéder à ce périmètre privé. Ces autorisations sont aussi limitées dans le temps», se plaint le directeur. La station de dessalement d'eau de mer du Hamma, située sur la même avenue, a été réalisée sur un collecteur bouché par des travaux concrétisés par la société qui gère cette méga structure. «En plus du problème connu de la remontée des eaux de mer qui bouche les collecteurs, nous faisons face à des aménagement réalisés à la hâte lors de la concrétisation des projets. L'usine a été réalisée sur un collecteur. L'exutoire a été bouché par un mur érigé par la direction de cette station. Nous avons été obligés de le casser pour permettre l'évacuation des eaux pleines de débris, de pneus et de bouchons de bouteilles de boisson gazeuse de Hamoud», signale M. Boudab, qui assure que le problème devra être «résolu» avec le doublement du collecteur au niveau de la rampe Poirel (Hassiba Ben Bouali). Des chantiers de la direction des travaux publics (DTP) ont été réalisés dans l'Algérois sans que le volet assainissement soit réellement pris en compte. «Les travaux du chemin Fernane Hanafi (Hussein Dey) ont été lancés par la Direction des travaux publics (DTP), sans tenir compte des conséquences sur le réseau d'assainissement qui débordait à chaque averse. Seaal était obligée de reprendre les études du réseau d'assainissement concrétisés il y a une année par la DRE. Après cette intervention, aucune inondation n'a été signalée sur ce tronçon», se réjouit M. Boudab. La concrétisation du Schéma directeur d'assainissement à travers la réalisation de plusieurs équipements publics permet de faire face aux inondations. «Le collecteur intercommunal (CIT) a permis d'en finir avec les inondations sur la rue Hassiba Ben Bouali et la place du 2 Mai. Bab El oued est aussi sécurisé avec la mise en service du collecteur de Oued Mkessel. Nous avons également des projets de collecteurs à Bab Ezzouar et Oued Ouchayah. Le problème des inondations à la rue Tripoli, dus à l'inexistence d'un réseau adéquat, sera réglé avec le montage du collecteur de Oued Ouchayah. 80% du débit qui se déverse vers cette partie de la ville sera dévié», relève-t-il.