A chaque célébration du Mawlid Ennabaoui, les pouvoirs publics montent sur leurs grands chevaux pour dire que les produits pyrotechniques sont interdits d'utilisation. Comment peuvent-ils prétendre à une quelconque lutte contre ce fléau si leur démarche ne s'inscrit pas dans une vision globale, juste et réelle ? Ils peuvent traquer les vendeurs à la sauvette dans les ruelles de la ville tant qu'ils le veulent, mais cela reviendrait à se battre contre des moulins à vent. La vraie lutte contre la commercialisation des produits pyrotechniques est au niveau du port. Les gros bonnets qui monopolisent ce commerce fructueux arrivent contre vents et marées à faire écouler leurs marchandises avec une facilité déconcertante. La logique des choses serait que ce trafic soit stoppé à la source, c'est-à-dire au niveau de ces importateurs. Cela ferait gagner à l'Etat du temps et de l'argent. En parlant de cette sempiternelle question, celle de la commercialisation illicite des produits pyrotechniques, une impression de «laisser-faire» s'approprie le raisonnement de nos concitoyens. «Il n'est pas possible d'importer ce genre de produit sans qu'il y ait quelque part un aval de franchise», diront d'aucuns. Il est certain que sans cette caution, aucun pétard ne tonnerait dans les rues de la ville, encore moins provoquer des blessures ou des incendies. Le peu de marchandises saisies renseigne sur d'autres quantités plus importantes qui sont passés entre les mailles des filets, si toutefois il en existait. Il devient donc urgent de mener une réelle lutte contre ce commerce informel, d'autant plus qu'il est question en premier lieu de sauvegarder la santé du citoyen. Des centaines d'enfants se retrouvent la nuit du Mawlid aux urgences des hôpitaux. En plus du mal que cela procure aux victimes, leur prise en charge revient coûteuse à l'Etat.