Lors de cette visite, la première du genre d'un Premier ministre britannique, les responsables des deux pays devraient aborder les questions sécuritaires liées à la lutte contre le terrorisme et à la protection des entreprises anglaises activant en Algérie. Le Premier ministre britannique, David Cameron, effectue, depuis hier après-midi, une visite «de travail et d'amitié» de deux jours en Algérie. Cette visite, la première du genre pour un Premier ministre britannique, revêt un caractère particulier. Elle intervient quinze jours après la sanglante attaque terroriste sur le site gazier de Tiguentourine, à In Amenas. Cette prise d'otages s'est soldée, rappelons-le, par la mort d'une quarantaine de travailleurs, dont 37 étrangers parmi lesquels figurent des Britanniques. C'est cette question qui sera, sans nul doute, au centre des discussions entre David Cameron et le président Bouteflika. Le chef de l'Etat et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, devront, en effet, fournir plus de détails à leur hôte sur l'attaque en question et l'intervention de l'armée algérienne pour la libération de plus de 700 otages. «Cette visite constitue une occasion pour renforcer le dialogue politique entre l'Algérie et le Royaume-Uni en vue de promouvoir la coopération bilatérale. Elle sera également l'occasion d'un échange de vues et d'analyses entre le président Bouteflika et son hôte britannique sur un certain nombre de questions d'intérêt commun et sur des dossiers en relation avec l'actualité régionale et internationale», indique la présidence de la République dans un communiqué, sans donner plus de détails sur l'objet de cette visite qui «serait prévue de longue date». Mais il est certain que les questions sécuritaires, la lutte contre le terrorisme et la protection des entreprises britanniques activant dans le pays prendront la part du lion dans les échanges entre les responsables des deux pays. «Les responsables algériens et britanniques devront également discuter de la façon d'établir un partenariat pour lutter contre la menace terroriste», indique la porte-parole de David Cameron, dans une déclaration reprise, hier par les agences de presse et les journaux britannique. «Les discussions devraient se concentrer sur le renforcement de la coopération en matière de sécurité et voir comment nous pouvons travailler à un partenariat avec les Algériens afin d'apporter une réponse ferme, patiente et intelligente pour faire face à la menace terroriste», explique-t-elle. Cameron proposera la traque de Belmokhtar Selon plusieurs titres de la presse britannique, David Cameron compte proposer à l'Algérie l'aide de son pays pour traquer le «commanditaire de l'attaque d'In Amenas, Mokhtar Belmokhtar». «David Cameron demandera aujourd'hui (hier ndlr) à l'Algérie d'autoriser le M16 (les services de renseignement britanniques) de chasser le chef d'Al Qaîda qui était derrière la prise d'otages qui a coûté la vie à six Britanniques», écrit The Sun. Selon le même quotidien, David Cameron veut que le Royaume-Uni joue les premiers rôles dans «la recherche du fanatique Mokhtar Belmokhtar». «Belmokhtar, surnommé M. Marlboro pour son passé de trafiquant de cigarettes, est le cerveau de l'attaque sanglante sur le champ gazier d'In Amenas», ajoute la même source, affirmant que le premier responsable du gouvernement britannique sera accompagné, lors de son séjour à Alger, par Sir John Sawers, patron du Secret Intelligence Service (appelé également M16). Pour sa part, The Telegraph précise que M. Cameron sera accompagné par le conseiller à la sécurité nationale, Kim Darroch. «M. Cameron profitera de cette visite pour renforcer les liens de sécurité entre la Grande-Bretagne et l'Algérie», note le journal. «Les deux hommes devraient aborder avec leurs homologues algériens la question de la sécurisation des frontières algériennes en utilisant les satellites de surveillance et discuter sur les mesures de sécurité supplémentaires autour des sites gaziers et pétroliers dans le sud d'Algérie», indique The Guardian. Les journaux anglais ont souligné, dans ce sens, la décision prise par les responsables britanniques de s'engager encore plus dans la guerre contre le terrorisme au Mali. Quelle sera la réponse d'Alger à la proposition de M. Cameron ? On le saura peut-être à l'issue de sa visite.