Le FLN, et ça repart ! Abdelaziz Belkhadem n'a plus «la confiance» des membres du comité central du parti. Il doit donc quitter le trône. Pourquoi ? Là, on ne sait pas grand-chose. Théoriquement, l'ancien chef de gouvernement aurait voulu «utiliser» les instances du parti pour nourrir des «ambitions personnelles». Belkhadem n'a donc, selon les règles imposées par le palais d'El Mouradia depuis l'épisode Ali Benflis, pas le droit de se porter candidat à l'élection présidentielle. Pas le droit de faire de l'ombre dans une scène politique vidée de sa substance. La présidentielle et ses jardins sont un domaine réservé à Abdelaziz Bouteflika depuis quatorze ans. Jusqu'à quand ? C'est l'énigme. Bouteflika candidat à sa propre succession en 2014 ? Possible. Que le FLN «gagne» les élections législatives et locales en 2012, d'après les résultats officiels, n'a pas prémuni Belkhadem des feux de la contestation. C'est curieux : on demande à un responsable d'un parti de quitter son poste après avoir remporté deux victoires électorales. Il est évident que cela n'a aucun sens. Mais, la fraude électorale, grande spécialité de l'administration algérienne, peut expliquer pareilles situations drôles. Et si le FLN, présenté comme parti du président Abdelaziz Bouteflilka, n'avait pas réellement gagné les élections ? Au-delà de ces questionnements, le départ successif d'Ahmed Ouyahia, de Abdelaziz Belkhadem et, prochainement, de Bouguerra Soltani semble obéir à un scénario bien étudié. Le RND, le FLN et le MSP sont des partis de la défunte Alliance présidentielle qui a soutenu «le programme» de Abdelaziz Bouteflika. Un soutien sans condition. Le FLN et le RND devraient continuer à appuyer le locataire d'El Mouradia en cas d'un quatrième mandat. Et pourquoi pas, puisque ces deux partis n'ont aucune autonomie, ni aucun projet d'avenir. Le MSP, profitant de la nouvelle vague d'après-les révoltes arabes, a pris tactiquement ses distances. Revenons au scénario : créer le vide et donner l'impression que «quelque chose» change en Algérie. Autrement dit, on change les visages, à défaut des pratiques, des méthodes et des idées. Le but est clair : entretenir le statu quo jusqu'à nouvel ordre... L'absence de démocratie permet toutes les dérives.