Les commune d'El Maleh et El Amria ont été secouées par la colère des jeunes chômeurs qui émargeaient au dispositif d'emploi de l'agence nationale de l'emploi (ANEM). À leur tour mais bien plus tardivement que les autres communes de la wilaya, El Maleh et El Amria ont été secouées par la colère des jeunes chômeurs qui émargeaient au dispositif d'emploi de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM). Alors que leurs contrats de travail temporaire d'une année étaient arrivés à expiration fin décembre comme partout à travers la wilaya, à El Malah et El Amria, les chômeurs ont été maintenus dans leurs postes de travail jusqu'à fin janvier. Cependant, à la différence des autres localités de la wilaya, les protestataires ont versé dans l'émeute. Cela avait commencé à El Malah, dimanche vers 10h30, sur la RN 2, au niveau du rond-point nord qui permet le contournement de l'agglomération. La route a été bloquée par un barrage de pierres et de pneus incendiés. 2 km plus haut, les usagers ont été déviés par la gendarmerie à travers un chemin qui mène à Témouchent via Hammam Bou Hadjar, ce qui aurait été un moindre mal s'il n'y avait le manque de signalisation sur une route déserte, sans personne pour fournir quelque indication utile. C'est dire si pour les automobilistes la quarantaine de kilomètres effectués en plus ont été un calvaire qu'ils ne sont pas près d'oublier. Pour leur part, les émeutiers, constatant que la circulation avait été détournée, sont allés manifester devant les institutions étatiques. A 13h, c'est El Amria, à 10 km au nord et 30 au sud d'Oran, qui prend le relais de la révolte. Les jeunes chômeurs bloquent le passage au rond-point nord sur la RN 2. Des véhicules qui tentent de forcer le barrage sont caillassés, subissant des dommages plus ou moins sérieux. Là, il n'existe pas de chemin pour dévier la circulation au profit de ceux qui se rendent à Oran ou qui en viennent vers Témouchent ou plus loin vers Témouchent. La voie n'est libérée qu'à 16h30 environ. Les manifestants déplacent le barrage à l'entrée de la ville. Eparpillés par les forces antiémeutes vers 18h, ils prennent d'assaut les alentours de la daïra et divers édifices publics. Ce n'est finalement que vers 19 h que le calme est revenu. Aucune personne, que ce soit à El Maleh ou à El Amria, n'a été arrêtée. Pour rappel, la majorité d'entre les protestataires bénéficiait du dispositif d'emploi ANEM en surnombre au point qu'aucun d'eux n'effectuait en contrepartie un travail au service de la collectivité. Pis, certains estimaient ne devoir rien faire, considérant le pécule de 12 000 DA qui leur était versé mensuellement pour un «cadeau du Président» ou encore leur «part des hydrocarbures». Ce type de raisonnement et le fait qu'ils se soient pris comme dimanche à des automobilistes et des voyageurs, leur ont aliéné le capital sympathie qu'ils avaient auprès de la population, elle qui, jusque-là, penchait du côté de tous ceux qui contestent l'ordre établi. Hier, un automobiliste, qui nous avait joint par téléphone pour nous alerter de la situation sur la RN 2, ne s'est pas privé de relever «le dessein des pouvoirs publics de briser le consensus autour de sa détestation, lui qui a offert le plein emploi pour calmer le front social à une période où les échéances électorales se suivaient et alors que la rue arabe grondait. Au lieu de créer de la richesse qui génère de vrais emplois, il a préféré la fuite en avant avec la multiplication des emplois fictifs et la précarité».