Les relations diplomatiques entre l'Algérie et l'Autriche viennent de boucler leurs cinquante années d'existence. C'est aussi l'âge de l'Association d'amitié austro-algérienne. Une association qui a vu le jour en 1963 et a été créée par de fervents défenseurs de l'indépendance de l'Algérie, Reimar Holzinger et Karl Blecha. Son président, depuis trois années, Johans Moser, vient de rentrer dans son pays, après une visite qui a duré plus d'une quinzaine de jours en Algérie. Une visite durant laquelle il a sillonné des villes du pays, dont Alger, Oran, Tlemcen et Sidi Bel Abbès, donnant des conférences dans différentes universités sur les relations bilatérales entre l'Autriche et l'Algérie et allant à la rencontre de représentants de la société civile algérienne. «Nous avons eu à répondre aux questions des étudiants sur les relations bilatérales, sur la différence dans les systèmes politiques et les voies empruntées par l'Autriche pour développer les secteurs de l'éducation, la formation, etc. Notre objectif en tant qu'association est de faire en sorte de soutenir le processus de démocratisation en Algérie et d'encourager à ce que les échanges économiques soient plus importants et denses», nous confie Johan Moser qui se trouvait à Alger lorsque l'attaque d'In Amenas a eu lieu. «Il est important pour nous aujourd'hui d'être solidaires de l'Algérie et de donner une autre image de ce pays, où il y a des gens qui se battent pour le respect des valeurs démocratiques», explique M. Moser en promettant d'en rendre compte aux Autrichiens qui, même du temps de la guerre de Libération, n'ont pas hésité à manifester leur soutien aux Algériens. Créer des passerelles et des liens entre les deux peuples, c'est l'objectif majeur que se trace l'Association d'amitié austro-algérienne. «Pour atteindre cet objectif, nous nous attelons à créer des groupes d'intérêts entre les deux pays et ce dans différents domaines, culturel, économique et politique. Nous avons organisé des débats à Vienne sur les 50 années d'indépendance de l'Algérie et les perspectives d'avenir pour ce grand pays, nous avons aussi organisé des manifestations de promotion de la culture algérienne, en invitant des artistes à se produire à Vienne», souligne notre interlocuteur en émettant le vu d'organiser une rencontre de réconciliation entre les deux équipes de football des deux pays pour tourner la page du match de 1982. «C'est un rêve que nous souhaitons réaliser afin que d'autres souvenirs lient nos deux peuples», explique Johan Moser. Divers domaines de coopération sont aussi inscrits sur l'agenda de l'association, notamment la santé et l'environnement. En matière d'environnement, l'association invite les Algériens à solliciter l'expertise autrichienne pour la gestion des déchets et ordures. Par ailleurs, le tourisme est un point sur lequel l'Association d'amitié austro-algérienne compte travailler afin de promouvoir la destination Algérie. «L'Autriche a un savoir-faire en matière de développement touristique. Nous avons eu à le constater à travers nos voyages à Alger et à l'intérieur du pays, l'Algérie recèle des potentialités touristiques énormes, cela peut intéresser les Autrichiens et nous œuvrerons à les encourager à venir visiter ce grand pays. Nous avons été aussi agréablement surpris par le sens élevé de l'hospitalité des Algériens, c'est aussi un facteur important en matière de développement touristique et qu'il faudra capitaliser», note le président de l'association. Il est à rappeler que l'Autriche reçoit chaque année des millions de touristes. Rien que pour l'année 2012 un niveau record de 130,97 millions de nuitées a été atteint. Au total, 5,6 millions de touristes ont visité Vienne en 2012. «L'Algérie a le Sahara, la mer, les montagnes, de très belles villes, elle constitue un attrait sûr pour les Autrichiens. Nous nous engageons à aider les étudiants algériens désirant avoir une meilleure connaissance en matière de gestion touristique, et nous ferons aussi en sorte d'organiser, pourquoi pas, des voyages de découverte de l'Algérie aux Autrichiens», promet M. Moser en plaidant pour la création de jumelages entre villes algériennes et autrichiennes.