Les jeunes d'El Amria ont fermé la RN 2 pour réclamer le renouvellement de leurs contrats d'embauche. Les jeunes d'El Amria qui émargeaient au titre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) et dont les contrats d'embauche étaient arrivés à expiration fin décembre 2012 ont fermé la RN 2 dans l'après-midi de dimanche. Le blocage de la voie s'est fait en deux endroits, l'un à l'arrivée d'Oran au niveau du premier rond-point à l'orée de la ville à partir de 15 h environ et l'autre sur le pont à quelques centaines de mètres du rond-point de l'entrée de la ville en venant de Témouchent et de Tlemcen. Pour les véhicules qui venaient de cette direction, ils ont été déviés sur la route littorale passant via El Amria-Bouzedjar aux Andalouses. La voie a été libérée avec des renforts de gendarmes. Le directeur de l'emploi réfute la revendication des manifestants au paiement du mois de janvier 2013, arguant du fait qu'ils n'avaient pas cessé de travailler : «C'est faux, ils avaient signé avec leur APC des contrats qui expiraient au 31 décembre 2013 ! Nous ne pouvons payer au-delà. Et puis, légalement, ils n'ont droit qu'à un seul contrat de six mois renouvelable une fois, pas plus». En vérité, le DAIP avait été conjoncturellement ravalé par les pouvoirs publics au même rang que le dispositif du filet social afin de calmer le front social en raison des échéances électorales et des troubles que connaissait le monde arabe. Cette démarche est en cours de révision par une opération d'assainissement des listes des contractuels, une manière, explique-t-on, de recentrer le DAIP sur sa mission essentielle, à savoir la formation-insertion du bénéficiaire et la contribution de ce dernier à «la réalisation d'actions concrètes s'intégrant dans le cadre du développement local et l'amélioration des conditions de vie des populations». Exit en conséquence l'assimilation du DAIP comme une aide sociale ou une prime de chômage. A ce propos, la wilaya de Témouchent a été destinataire d'une note du ministère du Travail. De la sorte, ce ne sont plus les APC qui lient contrat avec les bénéficiaires mais les agences de l'emploi (ANEM). Le directeur de l'emploi déplore que les jeunes, en particulier ceux sans formation, crient au chômage alors que les chantiers manquent de bras et que pour les récoltes, les saisonniers font sérieusement défaut : «Pas plus tard que ce matin, nous avons effectué le placement de quatre jeunes auprès d'une entreprise économique dans le cadre de contrats de travail aidé. Eh bien, ils ont refusé parce que le travail ne leur convient pas. D'autres ont prétexté être malades. Et tous préfèrent le DAIP et 12 000 DA à ne rien faire».