Le gouvernement reconnaît officiellement l'échec de la politique de l'emploi des jeunes appliquée actuellement. Les contrats préemploi (CPE) destinés aux jeunes diplômés des universités, le programme d'emploi des jeunes (ESIL) et les emplois saisonniers n'ont pas donné les résultats escomptés. Ils ont échoué. C'est ce qu'a avoué le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh. Intervenant lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, à l'issue de la réunion du conseil du gouvernement, où il a présenté la nouvelle stratégie de promotion de l'emploi et de lutte contre le chômage, Tayeb Louh affirme que ces dispositifs, notamment le CPE, a mené à l'échec. « Les jeunes bénéficiaires de ce dispositif se retrouvent à nouveau au chômage à la fin de leur contrat », déclare-t-il. Echaudé par le phénomène inquiétant de l'émigration clandestine qui ne cesse de croître, le gouvernement semble vouloir revoir sa copie et corriger sa politique. Cette nouvelle stratégie applicable sur quatre ans (2009-2013) prévoit, selon l'orateur, l'introduction de nouvelles mesures pour l'encouragement de l'emploi des jeunes et la création des PME-PMI. Deux volets essentiels seront, explique-t-il, développés. Il s'agit notamment de l'appui à la promotion de l'emploi salarié et le développement de l'entreprenariat. Dans ce sens, les autorités envisagent de créer un nouveau dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP). Un dispositif qui sera composé, selon lui, de trois formes de contrats qui remplaceront les anciens dispositifs. Le contrat d'insertion des diplômés (CID), le contrat d'insertion professionnelle (CIP) et le contrat de formation insertion (CFI) viendront, ainsi, remplacer respectivement les CPE, les ESIL et les emplois saisonniers. L'indemnité octroyée également dans le cadre de ces contrats sera revue à la hausse. Axée en particulier sur la formation des jeunes recrues sur site (dans le milieu du travail), cette stratégie prévoit aussi de nouvelles mesures en direction des employeurs. En plus de la réduction des charges patronales, les autorités, à travers l'Anem, proposeront des contrats de travail aidé (CTA). « L'offre d'un contrat de travail aidé a pour but de favoriser le recrutement des diplômés. Le CTA assure aux employeurs une contribution de l'Etat au salaire du jeune diplômé, de façon dégressive et pendant une durée de cinq ans », souligne-t-il. Une bourse pour les candidats à la formation Précisant que le gouvernement ne donnera pas l'allocation chômage, Tayeb Louh annonce la décision de consacrer une bourse aux chômeurs ayant pu décrocher des contrats de formation. « Le montant de la bourse sera arrêté prochainement par le gouvernement », dit-il, en précisant que le gouvernement projette de réduire le taux de chômage à moins de 10% à fin 2009. La nouvelle stratégie devant être lancée dès le 2e semestre 2008 se traduira, selon le ministre, par un niveau annuel moyen d'insertion professionnelle de l'ordre de 350 000 à 450 000 emplois. Elle vise aussi à améliorer le taux de recrutement dans le cadre du DAIP, en portant « à 33% le total des insérés contre 12% actuellement ». « Elle permettra à partir de 2009 la création de 190 000 emplois permanents annuellement », indique-t-il. Cependant, l'aboutissement de cette stratégie reste tributaire de la réussite des réformes engagées dans différents secteurs et la réorientation de la politique de la formation dans l'enseignement supérieur. Le conseil du gouvernement a examiné également deux décrets exécutifs relatifs à l'autorisation de l'utilisation de l'eau et les conditions de transport de l'eau dans des citernes.